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Un petit bond pour rétrécir le gouffre : le Championnat d'Espagne a légèrement réduit mercredi son retard sur celui d'Angleterre en termes de revenus télévisés, s'assurant au moins 2,65 milliards d'euros pour 2016-2019 quand la Premier League gagnera 6,9 milliards sur la même période.
Même minime à l'ombre de l'ogre anglais, cela reste une hausse sensible pour la Liga. Cela porte à au moins 883 millions EUR ses recettes annuelles sur son marché domestique en vertu d'un nouveau modèle de commercialisation centralisée des droits TV, contre seulement 600 M EUR avec l'ancien système.
Cette progression est due à l'attribution des deux lots phares de l'appel d'offres mais huit autres lots mineurs n'ont pas été pourvus mercredi, ce qui laisse une marge de progression à ce chiffre. La Liga peut ainsi espérer s'installer durablement comme le deuxième championnat ayant les meilleurs revenus en Europe, devant l'Italie (915 M EUR par an) ou la France (750 M EUR annuels).
Movistar, filiale de l'opérateur téléphonique historique Telefonica, a obtenu le premier choix de chaque journée de championnat en 1re et 2e divisions pour 750 M EUR sur trois ans, dont l'un des deux clasicos Real Madrid-Barça de Liga, a fait savoir la Ligue espagnole dans un communiqué.
Quant à l'opérateur Mediapro, il a décroché pour 1,9 milliard d'euros sur trois ans un lot comprenant huit matches de 1re division à chaque journée et des rencontres de Coupe du Roi.
- 'Nous pourrons rivaliser' -
Évidemment, avec 6,9 milliards d'euros sur la période 2016-2019 pour son seul marché domestique, soit 2,3 milliards à l'année, le Championnat d'Angleterre va évoluer dans une toute autre sphère.
Ce contrat astronomique signé en février dernier a alimenté les craintes dans les pays voisins, menacés de voir leurs meilleurs joueurs s'envoler vers la Premier League.
Mais la Ligue espagnole s'est montrée confiante dans le fait de pouvoir résister à l'Angleterre à court terme grâce à ces revenus d'au moins 883 M EUR par an, un chiffre qui pourrait finir par être proche des 900 M à 1 milliard d'euros convoités après attribution des ultimes lots.
"Cet appel d'offres est important parce qu'avec un milliard (sur le marché national), je pense que nous pourrons rivaliser", avait dit le président de la Liga, Javier Tebas, dans une interview à l'AFP le mois dernier.
Face au péril anglais, la Ligue espagnole a pu s'appuyer sur un décret gouvernemental publié en avril et visé un temps par une menace de grève des joueurs. Avec ce texte, la commercialisation des droits TV est désormais centralisée, une première en Espagne, alors que chaque club négociait auparavant au cas par cas avec les diffuseurs.
- Real et Barça toujours favorisés -
Grâce à ce nouveau système, la Ligue avait déjà nettement accru ses revenus cette saison via l'augmentation des droits TV à l'international, passés d'environ 200 M EUR annuels à quelque 600 M EUR.
L'appel d'offres qui s'est achevé mercredi permet donc à la Liga de porter ses recettes annuelles, nationales et internationales cumulées, à au moins 1,48 milliard d'euros, soit près du double des 800 M EUR par an récoltés via l'ancien modèle.
Dans ce contexte, Tebas avait dit à l'AFP avoir bon espoir que le Real Madrid et le FC Barcelone, qui se taillaient la part du lion dans l'ancien système (environ 140 M EUR par an chacun), voient leurs ressources augmenter avec le nouveau système de commercialisation.
Même si l'écart entre le club de Liga qui touche le moins et le duo Real-Barça devrait se réduire, le système espagnol conservera un modèle de répartition déséquilibrée favorisant ces deux géants planétaires, via une prise en compte des résultats récents et des audiences.
Les revenus télévisés sont également un enjeu pour réduire l'importante dette du football espagnol, même si celle-ci a beaucoup fondu ces derniers mois grâce à des mesures d'encadrement des dépenses. La facture des clubs envers le fisc espagnol est ainsi passée de 650 M EUR en 2013 à 317 M EUR en septembre 2015, selon un rapport publié en septembre.