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En plein scandale de corruption à la Fifa, les accusations visent désormais le Français Jérôme Valcke, bras droit du président réélu Sepp Blatter, mis en cause pour un transfert de 10 millions de dollars, mais l'instance assure que son secrétaire général "n'est en aucun cas concerné".
En réponse aux accusations du New York Times, la Fifa a reconnu mardi avoir procédé à un virement de 10 millions de dollars "dans le cadre du développement du football dans les Caraïbes", mais elle a assuré que "ni Jérôme Valcke ni aucun haut responsable de la Fifa n'était concerné".
La Fifa précise que ce paiement avait été autorisé par l'ancien président de la Commission des finances, l'Argentin Julio Grondona, décédé l'an passé.
Selon le journal américain lundi, M. Valcke aurait transféré 10 M USD (9,1 M EUR) sur des comptes gérés par l'ancien vice-président de l'organisation Jack Warner, mis en cause par la justice américaine dans un scandale de corruption.
"En 2007, dans le cadre de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain a approuvé un projet de 10 M USD pour aider la diaspora africaine dans les Caraïbes", a indiqué la Fifa dans un communiqué, précisant que cette somme avait été prélevée sur le budget de fonctionnement du comité d'organisation du Mondial sud-africain.
"Le paiement des 10 M USD a été autorisé par le président de la commission des finances (ndlr: M. Grondona) et exécuté en conformité avec les règlements de la Fifa", explique la Fédération internationale.
- 'Elément central du scandale' -
Mais "ni le secrétaire général, Jérôme Valcke, ni aucun autre haut responsable de la Fifa n'ont été concernés par l'initiation, l'approbation ou la mise en place de ce projet", ajoute l'instance mondiale du football.
Agé de 54 ans, Jérôme Valcke a rejoint la Fifa en 2003 en tant que directeur marketing, après avoir notamment travaillé à Canal+. Et il en est le secrétaire général depuis juin 2007. Impliqué dans l'affaire judiciaire ayant opposé la Fifa à Mastercard, dossier qui avait coûté quelque 90 millions d'euros à la fédération internationale, il avait été renvoyé par Blatter. Mais le patron de la Fifa l'avait réembauché quelques mois plus tard à peine, en 2007, pour en faire son N.2.
Selon le New York Times, ce transfert de 10 millions de dollars -effectué en trois fois entre janvier et mars 2008 d'après l'acte d'accusation américain- a été émis depuis un compte de la Fifa et serait "un élément central du scandale de corruption qui engloutit le football mondial" et ses dirigeants.
A ce stade, M. Valcke n'a pas été directement mis en cause par la justice américaine et il n'est pas cité dans l'acte d'accusation. Mais selon le New York Times, le Français serait "le haut responsable" non identifié qui serait à l'origine du transfert de fonds à Warner.
- Jack Warner, homme clé -
Mardi, l'office fédéral suisse de la justice a indiqué n'avoir "reçu jusqu'à maintenant aucune demande d'assistance" de la part de la justice américaine, concernant M. Valcke.
La Fifa a dans le même temps annoncé que M. Valcke n'assisterait pas samedi, "contrairement à ce qui était prévu, à l'ouverture de la Coupe du monde féminine de la Fifa 2015 au Canada".
Depuis mercredi dernier et l'interpellation à Zurich, à la veille de l'ouverture du congrès, de sept de ses membres, la très prospère et puissante Fifa fait face à l'une des plus grandes tempêtes judiciaire et médiatique de son histoire, avec l'inculpation par la justice américaine de 14 personnes, dont neuf membres ou anciens membres de la Fédération internationale de football, dans un vaste scandale de corruption.
Au centre de ce scandale, Jack Warner, ancien président de la Concacaf (Confédération d'Amérique du nord, centrale et Caraïbes) qui selon la justice américaine, "a entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vin dans le cadre des processus d'attribution des Coupes du monde 1998 et 2010".
Malgré la déferlante judiciaire et les appels à sa démission, M. Blatter, 79 ans, a été réélu vendredi pour quatre ans à la tête de la Fifa, après le retrait de son unique challenger, le Prince jordanien Ali.
M. Blatter qui a traversé de nombreuses turbulences au cours de ses 40 ans au sein de l'institution, a promis après sa réélection, sans annoncer aucune réforme structurelle, de "ramener la Fifa où elle doit être" et de donner à son successeur "une Fifa plus forte".
Quatre jours plus tard, la Fédération internationale nage toujours en eaux troubles. "La Fifa continue à figurer en Une des journaux, mais pour les pires raisons. Jusqu'à quand, M. Blatter ?", s'est interrogé sur son compte twitter l'ancien Ballon d'or Luis Figo , un temps candidat à la présidence de la Fifa avant de se retirer au profit du Prince jordanien Ali.