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La Fifa endosse le costume de paria avec l'annonce vendredi matin du refus par Interpol de ses 20 millions d'euros qui finançaient la lutte contre les manipulations, et l'argent qui vient du football semble désormais suspect.
Interpol, l'organisme de coopération policière internationale, a annoncé vendredi avoir gelé un programme de lutte lancé avec la Fifa en mai 2011 pour dix ans, contre les paris clandestins et la manipulation des événements sportifs par des groupes criminels.
"Interpol annonce la suspension de son accord avec la Fifa, suite aux enquêtes pour corruption engagées contre l'organe directeur du football" mondial, a indiqué l'organisation basée à Lyon, dans un communiqué.
Dans un courriel transmis à l'AFP, la Fifa s'est déclarée "déçue" de la décision d'Interpol, en soulignant que le programme suspendu - qui est "une réussite", selon elle - n'avait "rien à voir" avec les problèmes actuels de l'organisation.
Interpol n'est pas seul à ne plus vouloir de l'argent de la Fifa ou du football en général. Jeudi, à Buenos Aires, le programme éducatif Ecoles Improvisées, fondé par le pape François en personne, a ainsi renoncé aux centaines de milliers de dollars qu'il était supposé recevoir de la Copa America , dont la 44e édition vient de débuter au Chili.
- 10.000 dollars le but -
"Ecoles Improvisées s'abstiendra de recevoir des fonds (NDLR: de la Conmebol, la Confédération sud-américaine) jusqu'à ce qu'aboutissent les enquêtes judiciaires en cours" visant plusieurs dirigeants du football à travers le continent.
Aux termes d'un accord signé en avril avec la Conmebol, Ecoles Improvisées, un programme de l'Académie pontificale des sciences du Vatican, devait recevoir 10.000 dollars pour chaque but ou tir au but marqué lors de la Copa America , disputée actuellement au Chili.
La Conmebol a encaissé un autre coup dur, jeudi soir, avec la perte de l'immunité diplomatique dont elle bénéficiait jusque-là au Paraguay, où se situe son siège, à Luque, dans la banlieue d'Asuncion.
Le quartier général de la Conmebol jouissait de cette immunité depuis 1997, alors que la Confédération était dirigée par Nicolas Leoz, aujourd'hui inculpé par la justice américaine dans le cadre du scandale de corruption sans précédent qui touche la Fifa, la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) et la Conmebol.
Outre Nicolas Leoz, assigné à résidence à Asuncion, un autre ex-président de la Conmebol, l'Uruguayen Eugenio Figueredo, a été inculpé par la justice américaine. Il avait été arrêté le 27 mai à Zurich, où il se trouvait pour le Congrès électif de la Fifa.
- La justice du Mercosur en lice -
Au total, cinq dirigeants sud-américains de la Fifa ou de la Conmebol sont visés par la justice américaine pour des faits de corruption remontant aux années 90, pour des sommes estimées à 150 millions de dollars. Depuis jeudi ils peuvent aussi craindre leur justice nationale, les différents parquets des pays du Mercosur ayant fait une demande conjointe d'informations auprès des enquêteurs américains.
Cette demande a été déposée par Rodrigo Janot, le procureur général du Brésil.
Quant à Joseph Blatter, le président de la Fifa contraint d'annoncer son départ le 2 mai, quatre jours après avoir été réélu à un cinquième mandat à la tête de l'instance, il est toujours en place, jusqu'à l'élection de son successeur lors d'un congrès extraordinaire qui devrait se tenir entre décembre 2015 et mars 2016.
Le Suisse, âgé de 79 ans, a en effet opposé une fin de non recevoir jeudi au Parlement européen, qui avait voté à main levée une résolution lui demandant de quitter immédiatement son poste.
Mais Sepp Blatter est plus que jamais persona non grata hors de Suisse, et notamment au Mondial des moins de 20 ans en Nouvelle-Zélande. Les organisateurs avaient rapidement indiqué qu'il ne serait pas le bienvenu pour la finale, le 20 juin.