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© AFP/Sebastien Bozon
Le président de la Fifa, Joseph Blatter, lors de la réunion du comité exécutif de la fédération, le 21 mars 2013 à Zurich
La Fifa, en pleine réforme de sa gouvernance, a renforcé jeudi ses règles pour le financement de projets de développement du football à travers la planète de façon à assurer une meilleure transparence des programmes par lesquels elle reverse des millions de dollars à ses fédérations.
Lors de sa réunion mercredi et jeudi à Zurich, le comité exécutif de la Fifa a entériné les nouvelles conditions permettant à ses 209 fédérations membres de pouvoir prétendre à ses différents investissements.
Le développement, qui est l'une des missions premières de la Fifa, était l'un des points d'inquiétude identifiés par le comité indépendant de gouvernance auquel la Fédération a demandé de superviser le processus de réformes promises par son patron Sepp Blatter en 2011.
Dans son premier rapport, ce comité dirigé par l'expert suisse Mark Pieth citait les programmes de développement parmi "les domaines risquant le plus d'être sous le coup de contrôles financiers" et insistait sur "le besoin urgent de rationaliser les procédures" afin d'améliorer la transparence et la traçabilité des décisions.
"Je ne pense pas que le développement soit lié à la politique. Je sais qu'il y a parfois cette impression", a estimé Thierry Regenass, le directeur du développement à la Fifa, lors d'une table ronde avec des médias.
"Cercle vertueux"
Pour cet ancien diplomate suisse, le mandat ne diffère guère de celui d'une agence gouvernementale de coopération internationale, qui se voit confronter à des bons et des mauvais projets.
"Si je compare les bilans de la Fifa à ce que j'ai vu de la part des gouvernements - et je ne parle pas que de la Suisse -, nous pouvons être fiers de que nous faisons", a fait valoir Thierry Regenass. "Sur les quinze dernières années, alors que les revenus de la Fifa ont été multipliés par dix, les montants investis par la Fifa dans le développement l'ont été par 54."
En 14 ans, près de deux milliards de dollars ont ainsi été reversés. Une enveloppe totale de 800 millions de dollars a été allouée pour les projets menés entre 2011-2014.
En soutenant des initiatives, la Fifa entend favoriser la "mise en place d'un cercle vertueux". Comme ce fut le cas en Mauritanie, où des vidéos de matches locaux offerts à la télévision ont permis de susciter un engouement pour un championnat national. Ou en Ethiopie, qui a pu disputer la Coupe d'Afrique des Nations 2013, alors que sa fédération, il y a quelques années, "était en proie à tous les problèmes de la terre".
Kaboul
En Afghanistan, "ce qui s'y passe est à sa façon formidable" à ses yeux: "une ligue a été constituée d'équipes de chaque province, qui jouent dans un stade à Kaboul construit par la Fifa. Les matches sont retransmis à la télévision, les investisseurs sont contents, et les clubs et les joueurs reçoivent de l'argent de cette ligue."
Si "pour une écrasante majorité des 209 fédérations, les résultats et les faits sont positifs" selon Thierry Regenass, cela n'empêche pas certaines dérives: "Nous avons discuté cette semaine d'un cas dans un pays que je ne nommerai pas: clairement on ne voit pas d'infrastructure, on ne voit pas l'argent qu'on a mis dans le projet, et nous allons désormais lancer une enquête."
"Nous-mêmes, à la Fifa, ne pouvons pas contrôler tout dans chacun des 209 pays et territoires membres", a fait valoir le responsable. Avec le renforcement des règlements, les fédérations désireuses de bénéficier de programmes devront se plier à des mesures de transparence de leurs propres comptes. De sorte à éviter que les audits soient faits, par exemple, par... le beau-frère de leur président.