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C'est une petite révolution: le conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) a voté jeudi le principe de deux montées/deux descentes, entre Ligue 1 et Ligue 2, au lieu de trois actuellement, pour la saison prochaine, afin de rassurer les investisseurs.
. L1/L2 mais aussi L2/National
"A l?issue de la saison 2015-2016, le 19e et le 20e de Ligue 1 seront relégués en Ligue 2, tandis que le 1er et le 2e de Ligue 2 monteront en Ligue 1", a exposé la LFP dans un sobre communiqué.
Le même principe a été voté pour Ligue 2 et National (au lieu de trois mouvements actuellement là aussi dans les deux sens). Si pour le passage L1/L2, le vote du conseil d'administration de la LFP suffit, car cette entité gère ces deux divisions, pour L2/National, il faut encore l'aval en assemblée de la Fédération française de football (FFF), car cette institution gère le National.
. Rassurer les investisseurs
"C'est une décision importante pour l'avenir et la modernisation du football, a expliqué Frédéric Thiriez, le président de la LFP, sur l'Equipe.fr. A la quasi-unanimité, cela a été accepté. L'idée est de dire que les investisseurs ont besoin d'un peu plus de sécurité. Trois montées, trois descentes, c'est trop."
Cette réforme n'était qu'une question de temps. L'Union des clubs professionnels de football (UCPF) avait déjà apporté, le 23 avril, son soutien à cette proposition de deux montées et deux descentes seulement en L1 et L2, et L2 et National. L'UCPF avait ainsi donné son aval à une recommandation contenue dans le rapport sur l'amélioration de la compétitivité du foot français rédigé par MM. Pierre Dréossi et Frédéric de Saint-Sernin, deux anciens dirigeants de Rennes.
Jean-Louis Triaud, président de Bordeaux, s'est félicité de cette réforme: "J'ai participé au sein de l'UCPF aux discussions sur le sujet, j'étais plutôt favorable à cette formule. Il y a sûrement des équipes qui montent de deuxième division pour faire un aller-retour et cela leur crée plus de difficultés qu'autre chose."
Le patron des Girondins irait même plus loin: "Après, sur un plan personnel, je suis favorable à un passage à 18 clubs mais cette formule sera plus difficile à faire passer."
. Le foot pro réclamait des aides
Le foot pro attendait une mesure pour relancer sa compétitivité. La filière économique "foot professionnel" génère en France 6 milliards d'euros, soit plus que celles du disque ou du livre... mais un unique club porte les deux tiers de la croissance de ses pairs: le Paris SG devenu propriété des Qataris depuis l'été 2011.
"Le PSG, c'est l'arbre qui cache la forêt, derrière, les clubs font le dos rond", expliquait le 30 mars Philippe Diallo, directeur général de l'UCPF, en dévoilant la 3e édition du Baromètre des impacts économiques et sociaux du foot pro (soit 40 clubs de L1 et L2 ainsi que 4 clubs de National ayant conservé leur statut pro).
"Les clubs ont été touchés par la crise et sauf l'arrivée de nouveaux actionnaires, la situation est plus difficile pour les clubs en raison des problèmes de leurs partenaires et sponsors", poursuivait-il.
Un seul chiffre résumait la hauteur de l'arbre parisien et le désert que masquent ses bons résultats financiers: sur la saison 2012-2013, les clubs pro français ont globalement enregistré une croissance de 20,8% de leur chiffre d'affaires cumulé (1,5 MdE). Mais si l'on exclut le PSG du calcul, il est en diminution de 3,7% (à 1,1 MdE), en raison notamment de la baisse de 61 millions des droits télé pour 2012-2016, et de la forte diminution des recettes de sponsoring liée à la crise.
Limiter les montées et descentes, c'est tenter de rendre le sport moins aléatoire aux yeux de futurs partenaires économiques.