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© AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Un pétard explose sur la pelouse, près du gardien lyonnais Anthony Lopes, lors du match entre Metz et Lyon, le 3 décembre 2016 à Saint-Symphorien
Le FC Metz va être fixé sur son retrait de deux points et le match à rejouer à huis clos à cause de pétards jetés sur le gardien de Lyon: l'appel du club contre cette sanction est examiné jeudi par les instances disciplinaires de la Fédération.
Les dirigeants messins sont convoqués à 13h30 devant la commission supérieure d'appel de la FFF. Ils devraient connaître la décision jeudi soir ou plus vraisemblablement vendredi matin, selon une source proche du dossier.
Le club lorrain pourra ensuite solliciter la médiation du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) s'il souhaite contester à nouveau le verdict.
Le 3 décembre, lors du Metz-Lyon de la 16e journée de Ligue 1, le gardien lyonnais Anthony Lopes s'était effondré en pleine rencontre à cause d'un premier pétard lancé par des supporteurs messins. A terre, et tandis que le médecin du club était à son chevet, il avait été visé par un deuxième pétard. Après une interruption provisoire, l'arbitre avait finalement arrêté définitivement la partie.
Le 5 janvier, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel avait prononcé contre Metz un retrait de deux points et le match à rejouer à huis clos à une date encore à déterminer. Son président Sébastien Deneux avait assumé une "décision inédite et sévère", pour sanctionner des "faits inédits et totalement intolérables".
- Comparaison hasardeuse -
"Les pétards ont de manière objective attenté à l'intégrité physique du gardien lyonnais. Il est intolérable qu'un acteur d'un match puisse être touché", avait souligné le responsable.
Mais cette sanction ne passe pas chez les dirigeants messins, dont le club, 17e au classement, lutte pour le maintien en Ligue 1.
Le président du club Bernard Serin avait aussitôt dénoncé une décision "incompréhensible", estimant que Metz est "la victime" dans cette affaire, l'otage de "quelques individus à qui on confère le pouvoir d'influencer sportivement les compétitions".
Le lendemain, il avait même créé la polémique avec une comparaison hasardeuse. "J'oserais presque vous dire que c'est, en l'occurrence, comme si, il y a quinze mois, la justice avait condamné le Bataclan", lançait le dirigeant de 66 ans, faisant allusion à la tuerie terroriste du 13 novembre 2015 et ses 90 morts. Il avait regretté par la suite une "polémique incompréhensible".
- Stratégie arrêtée -
Avant la nouvelle audition jeudi, Metz n'a pas souhaité communiquer. Mais sa stratégie va rester la même. Bernard Serin ne cesse de souligner que les individus qui ont lancé des pétards ont été interpellés et qu'ils vont passer en jugement, que la tribune d'où sont partis les pétards a été fermée provisoirement, et qu'un système est en train d'être mis en place pour mieux contrôler ses accès.
Metz a d'ailleurs reçu le soutien du syndicat des "petits" clubs professionnels, l'UCPF, pour qui cette sanction est "inadaptée" car elle punit "un club sportivement sur des faits extra-sportifs".
Deux mises en examen ont été prononcées en décembre dans cette affaire. La première vise un père de famille de 23 ans, poursuivi pour "violences aggravées, jet de projectile dangereux et introduction de fusée ou artifice dans une enceinte sportive lors d'une manifestation sportive". Il avait reconnu avoir jeté le premier pétard sur Lopes. Le second individu est âgé d'une trentaine d'années et réside à Metz. Il avait refusé de s'exprimer devant la police ou devant le juge.
L'affaire, qui avait provoqué une "surdité traumatique" pour Anthony Lopes, selon l'OL, avait suscité l'émoi du monde du foot. Le syndicat des joueurs professionnels (UNFP) avait réclamé une prise de conscience collective pour éviter de revenir "aux jeux du cirque". Le week-end suivant la rencontre, joueurs et arbitres en L1 et L2 avaient porté un t-shirt "#Netuezpaslefoot" à l'échauffement.