Happy Birthday : |
© AFP/Boris Horvat
Le milieu de terrain du PSG Jérémy Ménez lors du match contre Montpellier le 11 novembre 2012 à Montpellier
L'attaquant Jérémy Ménez, qui a quitté la Roma en 2011 en toute discrétion, revient avec l'équipe de France dans cette Italie qui n'a pas cru en lui et que, fort de ses progrès réalisés sous les couleurs du Paris SG, il entend bien convaincre mercredi.
Formé à Sochaux, révélé à Monaco à partir de 2006, l'attaquant taciturne a découvert en 2008 un nouveau pays d'adoption. Et le moins que l'on puisse dire c'est, qu'à 21 ans, les débuts de l'un des enfants terribles du football français ont été difficiles.
Couvé par un Ranieri qui a été patient avec lui, le jeune homme, qui marquait sa différence jusque dans son allure vestimentaire et ses coupes de cheveux, s'est pourtant peu à peu adapté à un football fait de rigueur, où la loi stipule que la fantaisie doit sévèrement être encadrée par l'efficacité.
Vice-champion en 2010, Ménez, jamais réellement titulaire à part entière, a pourtant livré la meilleure de ses trois saisons avec quatre buts et quatre passes décisives, paradoxalement l'année où il a le moins souvent joué en championnat (23 matches).
Mais les promesses non tenues de la Roma l'année suivante et le remplacement de Ranieri par Montella, l'ex-coéquipier du Français, ont été pour lui le début de la fin.
Sceptique dès le début, l'ex-attaquant international italien n'a jamais cru dans son joueur et de petites brimades en relégation sur le banc, le fossé s'est agrandi entre les deux hommes.
Après un accrochage musclé et public le 21 avril 2011 à l'entraînement, la distance entre les deux hommes est devenue trop importante.
Alors courtisé par la Juventus mais lassé par cette Italie qui se refusait à lui, Ménez n'avait d'autre choix que de partir l'été venu. De ses trois années là-bas, il reste donc 114 matches dont 84 de championnat, 12 buts inscrits dont huit en Serie A et sept passes décisives.
"L'organisation tactique est une des spécialités des équipes italiennes. En passant trois ans à Rome, ça lui a permis de toucher ça au quotidien, de se construire et de grandir aussi", est pourtant convaincu son sélectionneur Didier Deschamps , tombé lui sous le charme de la Juventus une décennie plus tôt.
Ce que Ménez accomplit en France depuis son retour en 2011 semble accréditer cette thèse en dépit de quelques errements sporadiques.
© AFP/Franck Fife
Le milieu de terrain du PSG Jérémy Ménez lors du match contre le Dinamo Zagreb le 6 novembre 2012 à Paris
Papa depuis peu, Ménez semble un homme plus apaisé du haut de ses 25 ans. Devenu international depuis Rome, c'est avec le PSG qu'il a gagné ses galons de titulaire en Bleu et a disputé sa première compétition avec la sélection, même si son Euro-2012 n'a pas été des plus convaincants avec un but inscrit contre l'Ukraine mais aussi une suspension à son retour en raison d'un mauvais comportement.
Désormais, fort d'une saison pleine avec son club, il compte 20 capes et est devenu l'un des premiers choix de "DD" à son poste. Ce dernier a glissé mardi soir que Mathieu Valbuena serait "sans doute" titulaire, mais cela devrait tout de même donner du temps de jeu à Ménez, les deux pouvant évoluer ensemble comme en Espagne, match référence des Bleus (1-1) en octobre.
Pour en revenir au PSG et à son entraîneur italien, Carlo Ancelotti stigmatise encore son manque de réalisme face au but adverse. Il n'en demeure pas moins que le Francilien d'origine est, comme "Ibra", l'un des indéboulonnables du PSG nouveau.
Pourtant, ses 14 avertissements en 42 matches depuis son retour en France, le plus souvent pour des mouvements d'humeur, témoignent que le feu brûlait encore en lui quand il a traversé la frontière dans l'autre sens.
Mais, en dépêchant "Il professore" Ancelotti à ses côtés, l'Italie n'a en quelque sorte pas renoncé à modeler l'un des ses plus turbulents éléments en élève modèle.
Cette saison, l'attaquant des Bleus n'a ainsi écopé que de deux cartons jaunes en 16 matches, un progrès qu'il convient de saluer.