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© AFP/Pascal POCHARD-CASABIANCA
Affrontements entre manifestants et police à Corte le 16 février 2016, trois jours après des incidents à Reims en marge du match Stade de Reims-Bastia
Trois personnes étaient en garde à vue mercredi à Bastia, dont Maxime Beux, le supporter bastiais qui avait perdu un ?il lors d'incidents en marge du match Reims-Bastia en février, et deux autres étaient recherchées, soupçonnées d'avoir fabriqué et transporté de puissants explosifs en marge d'une manifestation.
Trois supporters du Sporting Club de Bastia ont été interpellés dans cette ville et un quatrième à Corte, parmi lesquels Maxime Beux, a indiqué le procureur de la République de Bastia Nicolas Bessone lors d'une conférence de presse mercredi soir.
L'un d'entre eux a déjà été relâché, mais deux autres personnes sont "activement recherchées" et le magistrat les a invitées à se rendre au plus vite aux autorités.
En protestation, une centaine de personnes manifestaient dans le calme vers 18H30 mercredi soir près du commissariat de Bastia, a constaté un correspondant de l'AFP.
La rue où se trouve le commissariat était bloquée par un mur anti-émeute dressé par les forces de l'ordre, après l'appel à manifestation lancé par le club de supporters auquel appartient Maxime Beux, Bastia 1905, et par la plupart des mouvements nationalistes, notamment Corsica Libera.
Ces arrestations ont été menées dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet fin février pour "fabrication, détention et transports d'engins explosifs en bande organisée et association de malfaiteurs" à la suite d'une manifestation à Bastia le 20 février.
- Faire exploser un semi-remorque -
Ce jour-là, plusieurs milliers de personnes avaient défilé pour soutenir Maxime Beux, un supporter grièvement blessé à Reims une semaine plus tôt lors d'incidents en marge de Reims-Bastia.
La manifestation -placée sous haute surveillance en raison de nombreux incidents durant la semaine précédente- s'était finalement déroulée dans le calme, mais peu avant son départ, la préfecture avait annoncé que des policiers avaient découvert près de la préfecture des engins explosifs "dangereux pour les personnes".
Mercredi soir, le procureur de Bastia a précisé que "deux pains de Nitram de 500 grammes chacun, reliés à une mèche lente, ainsi que 10 grenades artisanales confectionnées à partir de boules de pétanques évidées remplies d'explosifs et reliées à un dispositif de mise à feu" avaient été alors découverts.
Selon le procureur, les deux pains étaient en mesure de faire exploser un semi-remorque. Quant aux dix grenades, elles auraient pu être "létales à 10 m de distance", a-t-il indiqué.
Des cagoules, des masques, des combinaisons et des lunettes de protection avaient aussi été découverts aux abords de la préfecture.
© AFP/PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Le supporter bastiais Maxime Beux, blessé lors d'incidents avec la police à Reims, vient s'adresser aux public de Furiani, le 5 mars 2016
Les investigations portent sur le fait de savoir si les personnes en garde à vue ont pu "manipuler, stocker ou fabriquer ces engins", a expliqué le procureur.
Maxime Beux, arrivé dans la journée du 20 février en Corse après des soins à Reims, n'avait pas participé à la manifestation.
Le 13 février, à Reims, des heurts, opposant notamment supporters corses et forces de l'ordre, avaient éclaté avant, pendant et après la rencontre de Ligue 1 Reims-Bastia.
Maxime Beux avait perdu l'usage d'un ?il dans des circonstances qui restent à déterminer, ce qui avait provoqué une vague de manifestations de protestation en Corse les jours suivants.
Le jeune supporter corse affirme que sa blessure est consécutive à un tir de Flash-ball. La police, elle, assure que le supporter s'est blessé en tombant.