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Les incidents qui ont émaillé le week-end en Ligue 1, et notamment ceux qui ont provoqué une interruption pendant 20 minutes du choc Marseille-Lyon (1-1) dimanche soir, interpellent et inquiètent à neuf mois de l'Euro-2016 en France.
. 'Impact déplorable'
Le ministre des Sports Patrick Kanner, "choqué et furieux", a tiré le signal d'alarme auprès de l'AFP lundi matin. "Je suis trop au fait des candidatures françaises à de grands événements sportifs pour ne pas mesurer l'impact déplorable que ces images auront sur celle de la France", a-t-il souligné, à neuf mois de l'Euro-2016 (10 juin-10 juillet). Sans oublier que la France est candidate pour les JO-2024.
Les images de dimanche soir au Vélodrome sont nauséabondes : des projectiles, dont des bouteilles en verre, ont été lancés sur la pelouse notamment autour du meneur lyonnais Mathieu Valbuena , ex-Marseillais, et du gardien de l'OL Anthony Lopes.
Ces débordements ont conduit l'arbitre Ruddy Buquet à arrêter le match peu après l'heure de jeu pendant une vingtaine de minutes. Quelques minutes auparavant, le directeur de jeu avait déjà suspendu le match quelques instants alors que Valbuena (dont un pantin à son effigie avait été pendu en tribunes) devait être protégé par plusieurs personnes pour tirer un corner.
. 'Reprendre le contrôle des virages'
"Il faut aider le club (de Marseille), avec les pouvoirs publics, à reprendre le contrôle de son public et notamment de ses virages", a préconisé Frédéric Thiriez, président de la LFP à l'issue d'une réunion d'urgence programmée au siège de son instance lundi à la mi-journée.
"Le club (de Marseille) a d'ores et déjà annoncé qu'il allait réinstaller des filets de sécurité dans les virages", a ajouté M. Thiriez.
D'autres matches de championnat ont aussi glissé dans la rubrique faits divers ce week-end. Samedi, des incidents ont éclaté entre supporteurs et forces de l'ordre à l'issue de Bastia-Nice (1-3), et des supporteurs indépendants du PSG ont créé des troubles dans la ville de Reims en marge de Reims-PSG (1-1).
. Que risque Marseille ?
"Dès jeudi la commission de discipline de la LFP travaillera sur les incidents de ce week-end", a confirmé M. Thiriez. La jurisprudence sportive englobe des sanctions allant du match à huis clos à la suspension de terrain pour le club receveur, soit Marseille. De fortes amendes peuvent d'ores et déjà être budgétées par les dirigeants de l'OM.
Le syndicat des joueurs de football professionnel (UNFP) a souhaité lundi des "sanctions exemplaires". Laurent Blanc , coach du Paris SG, a insisté pour sa part: "Il faut "être très sévère" afin d'"éradiquer les dérapages".
Et à l'avenir ? "Indépendamment des affaires de ce week-end", M. Thiriez s'est aussi interrogé à haute voix "concernant le retrait de points: je sais que c'est douloureux, que ça peut paraitre injuste parce que ça sanctionne des joueurs qui la plupart du temps n'y sont pour rien, mais n'est ce pas vraiment dissuasif?" Le président de la LFP sous-entend que le retrait de points devrait être appliqué à l'avenir plus souvent.
. Le cas Labrune
La commission de discipline de la LFP (puisque le Conseil national de l'éthique a perdu cette prérogative) pourrait également se saisir des propos du président de Marseille Vincent Labrune, qui a fait un étrange rapprochement entre l'arbitrage défavorable à l'OM selon lui et les débordements: "Je constate que factuellement (l'arbitrage) c'est toujours, toujours dans le même sens".
"Je suis furieux contre les responsables des forces de sécurité du Velodrome qui ont permis l'accès à ces supporteurs armés de bouteilles de verre", a vitupéré M. Kanner, également "furieux des propos de M. Labrune qui a minoré ces incidents et fait porter la responsabilité à l'arbitrage."
M. Labrune a changé son fusil d'épaule lundi, fustigeant auprès de l'AFP "une minorité d'individus qui" vise à "déstabiliser le stade".
. 'Guignol' et 'vieux lion'
Pascal Garibian, patron de l'arbitrage français, a, dans un communiqué transmis à l'AFP, félicité "Ruddy Buquet, qui a réalisé une performance arbitrale de très haut niveau, dans un contexte sportif anormal et un climat délétère".
Le volet délétère s'est d'ailleurs prolongé devant les micros. Le président de Lyon Jean-Michel Aulas a traité dimanche soir Vincent Labrune de "guignol", avant de dire lundi sur le site de L'Equipe que le chaos du Vélodrome "était prémédité". Labrune a taxé Aulas sur Europe 1 de "vieux lion" à la "vision conservatrice".
Le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci a lui écrit lundi à Valbuena, s'indignant pour la pendaison de son effigie au Vélodrome, une méthode digne selon lui d'Assad ou de Pinochet.