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Marseille risque gros dès jeudi soir devant la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), avec un éventuel huis clos à titre conservatoire, par exemple, pour accompagner la mise en instruction des lourds incidents de dimanche contre Lyon (1-1).
Jets de bouteilles en verre, déclarations fracassantes du président Vincent Labrune, mannequin représentant le "traître" Mathieu Valbuena , ex-Marseillais de l'OL, pendu à un gibet dans un virage du Vélodrome: les charges qui seront sans doute retenues contre l'OM sont lourdes.
Jeudi soir, la commission de discipline prendra connaissance de l'ensemble des rapports des officiels et auditionnera le club de Marseille et ses dirigeants. Il en découlera logiquement une mise en instruction du dossier. Il faudra attendre plusieurs semaines pour avoir le verdict.
Mais, conjointement à la mise en instruction, l'organe disciplinaire de la Ligue pourrait aussi sanctionner immédiatement Marseille en examinant, "le cas échéant, des mesures conservatoires", a prévenu Sébastien Deneux, président de la commission lundi, à l'issue d'une réunion d'urgence à la LFP. "On s'inscrit dans un contexte de récidive et également d'aggravation en terme de nombre et surtout de nature d'engins et d'objets jetés sur la pelouse" du Vélodrome, a poursuivi le patron de la discipline.
- Pression du ministère des Sports -
L'OM a en effet déjà disputé deux rencontres de L1 en étant sanctionné d'un huis clos partiel cette saison (fermeture du bas du virage nord pour Marseille?Caen et Marseille?Troyes, 2e et 3e journées), pour, notamment, "jets d'un pétard et d'objets à proximité du gardien de but bastiais ayant entraîné à deux reprises l'interruption de la rencontre" lors de la dernière journée de L1 la saison dernière face à Bastia.
Non seulement les incidents sont très similaires mais, cette fois, ils ont eu lieu lors de l'une des grosses affiches de la saison. Et ont donné lieu à une volée de bois vert de la part de la classe politique, à commencer par un ministre des Sports, Patrick Kanner, "choqué et furieux". Le tout à neuf mois d'un Euro-2016 dont 6 matches, parmi lesquels une demi-finale, se disputeront au Vélodrome.
Le ministre a donc mis la pression: "à la Ligue de mesurer les bonnes réponses mais j'espère qu'elles seront fortes." Quoi qu'indépendante, la commission de discipline pourrait donc être tentée de frapper fort d'entrée: huis clos partiel, huis clos total, voire suspension de terrain à titre conservatoire.
Bastia, autre club au lourd passif en tribunes, avait ainsi été sanctionné de la sorte la saison dernière, après un derby contre Nice émaillé d'incidents au stade Armand-Cesari de Furiani. Le club corse avait dû disputer un match à huis clos au stade Parsemain de Fos-sur-Mer contre Guingamp le 7 mars.
- Thiriez 'consterné' -
Le duel des Olympiques a aussi été envenimé par les présidents des deux clubs, notamment Labrune, qui s'est livré à un curieux et périlleux rapprochement entre l'arbitrage défavorable à l'OM selon lui et les débordements: "Je constate que factuellement (l'arbitrage) c'est toujours, toujours dans le même sens". Jean-Michel Aulas a lui qualifié son vis-à-vis de "guignol".
"J'étais consterné par les déclarations que j'ai entendues de tous côtés. Messieurs les dirigeants, la rivalité sportive n'exclut pas le respect mutuel, celui de l'arbitre", a déploré le président de la LFP, Frédéric Thiriez, lundi. "Courtoisie entre présidents, solidarité entre clubs! Jamais de tels propos ne seraient tenus en Angleterre qui paraît-il est le modèle pour demain."
Le Conseil national de l'éthique (CNE) ayant perdu la prérogative sur le contrôle des déclarations des dirigeants du football, la commission de discipline de la LFP pourrait aussi se pencher sur ce dossier jeudi.