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© AFP/PASCAL POCHARD-CASABIANCA
Les joueurs de Lyon quittent le stade Armand-Césari en autobus protégés par les forces de l'ordre, le 16 avril 2017
"Trop, c'est trop", a réagi auprès de l'AFP la présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour après les incidents "jamais vus dans l'histoire de la Ligue 1" qui ont provoqué l'arrêt de Bastia-Lyon, match de la 33e journée dimanche.
QUESTION: Quel est votre sentiment au vu de ce qui s'est passé dimanche à Bastia?
REPONSE: "Il y a beaucoup de tristesse, d'incompréhension... Les mots sont faibles en général pour qualifier ce genre de comportement. Trop, c'est trop, il s'agit de faits inqualifiables. Des supporters qui agressent des joueurs, c'est du jamais vu dans l'histoire de la Ligue 1. Ca nous choque profondément. Nous déplorons que le SC Bastia donne une image horrible de notre football, cela nuit à l'image du football professionnel, qui ne mérite pas cela."
Q: Les problèmes disciplinaires sont récurrents à Bastia...
R: "Le club est déjà passé à quatre reprises en commission de discipline cette saison à cause de sa tribune Est (celle qu'occupe le groupe de supporters Bastia 1905, ndlr). Il y a eu le Parisien Lucas qui a été frappé avec un drapeau lors de la première journée, l'usage très important de fumigènes lors de Bastia-Marseille le 21 décembre 2016, l'affaire des déplorables cris racistes contre Mario Balotelli le 20 janvier, et le cas de Bastia-Nantes (match du 1er mars) qui est encore en instruction. Il y a un grand problème de sécurité à Bastia et la commission de discipline de la LFP va se saisir de ce dossier. (...) Il va falloir être intransigeant."
Q: Quelles sanctions pourrait prendre la commission de discipline pour être vraiment dissuasive?
R: "La commission de discipline est indépendante, je ne voudrais pas donner l'impression que je m'immisce dans ses décisions. Je lui laisse le soin de choisir la sanction appropriée. Par ailleurs il est bon de rappeler qu'une enquête en flagrance a été ouverte par le procureur de la République à Bastia. Il faudra utiliser tous les moyens juridiques à notre disposition pour identifier les fauteurs de troubles, qui n'ont rien à faire dans un stade."
Q: On connaissait les risques de débordement avant la rencontre, a-t-on tout bien fait pour éviter ceux qui se sont produits?
R: "Je crois que personne n'imaginait que des supporters iraient sur la pelouse pour s'en prendre à des joueurs. Je n'étais pas sur place, j'étais devant ma télé, et de ce que j'ai pu constater, les stadiers étaient peu nombreux. Et puis j'ai entendu dire que des stadiers auraient frappé des joueurs, ce serait vraiment incongru mais j'attends les compte-rendus des délégués. Il faut être très prudent sur ce genre de dossiers."
Q: A contrario, n'aurait-il pas fallu annuler la rencontre après les incidents lors de l'échauffement?
R: "C'est une décision compliquée à prendre, qui ne se prend pas seule. Elle implique les deux présidents des clubs, le délégué de la Ligue, l'arbitre, Amaury Delerue, et la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique, ndlr). Il y a une discussion qui s'établit entre ces différentes parties, qui évaluent le niveau de risque qu'il y a à continuer le match, le niveau de risque qu'il y a à l'interrompre. Car, si on arrête la rencontre, il peut aussi y avoir un risque à l'extérieur du stade. Je n'étais pas dans les discussions, qui ont été longues, et quand on n'est pas sur place c'est très difficile d'évaluer la situation. Il n'y a jamais de bonne solution. En tout cas, ce qui a été dit, c'est que, au moindre incident supplémentaire, la rencontre serait arrêtée".
Q: Pensez-vous que ces événements vont avoir une incidence sur les prestations de Lyon jeudi en Europa League à Besiktas?
R: "Ce qu'on peut dire c'est que les Lyonnais n'ont pas été épargnés cette semaine. Forcément, vous avez une équipe qui est fragilisée à la fois physiquement et psychologiquement. Je leur fais confiance pour retrouver très rapidement la force qu'ils ont en eux, mais forcément, ils se seraient bien passés de ce qui s'est passé dimanche."
Propos recueillis par téléphone par Corentin DAUTREPPE