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© AFP/Pascal Pochard Casabianca
Les supporteurs de Bastia lors du match contre le PSG, le 22 septembre 2012.
La direction du Sporting Club de Bastia, battu samedi par le Paris Saint-Germain (4-0) au stade de Furiani, et les autorités se sont mutuellement rejeté la responsabilité d'incidents ayant fait une dizaine de blessés légers parmi les policiers et les supporters en marge de la rencontre.
Peu après la fin du match, le président du SCB, Pierre-Marie Geronimi, a vivement accusé la police d'avoir provoqué des incidents autour du stade Armand Cesari, mettant en cause les responsables de la sécurité publique.
"Ce qu'il s'est passé ce soir est inacceptable. On aurait voulu saboter le match et l'après-match que l'on aurait pas fait autrement. Ce n'est rien d'autre que de la provocation", a déclaré M. Geronimi lors d'une conférence de presse au stade.
Il a notamment accusé les policiers d'avoir procédé à "des tirs tendus à hauteur d'homme, sur des enfants" qui quittaient le stade à l'issue du match qui s'était "déroulé sans incident".
"A la fin du match, plusieurs centaines d'hommes casqués et armés ont fait face à nos supporters, des jeunes, des familles (...) venus tranquillement au stade. Certains ont subi des tirs tendus de flash-ball (...) et nous ne l'accepterons plus", a-t-il dit.
Le préfet de Haute-Corse, Louis Le Franc, présent au stade, a catégoriquement démenti l'utilisation de flash-ball.
"A aucun moment, il n'y a eu de tir tendu et il n'y pas eu d'utilisation de flash-ball", une arme de maintien de l'ordre tirant des balles en caoutchouc, a déclaré M. Le Franc à l'AFP.
© AFP/Pascal Pochard Casabianca
Le président de Bastia Pierre-Marie Geronimi (c) évoque devant la presse les incidents après le match contre le PSG, le 22 septembre 2012.
S'inscrivant "totalement en faux" contre les déclarations de M. Geronimi, selon lequel, "ces quelques incidents ont heureusement été sans conséquences", il a ajouté que six policiers ont été légèrement blessés. Trois supporters au moins ont été soignés à l'hôpital dont une jeune fille de 17 ans blessée à la face par un jet de barre de fer et qui, selon le préfet, va porter plainte.
Les forces de l'ordre, a précisé M. Le Franc, ont lancé "23 grenades lacrymogènes et une grenade anti-encerclement" après le match, "pour se dégager alors qu'elles recevaient des projectiles".
Démentant encore que "le match s'était bien passé", selon les termes du président du SCB, le préfet de Haute-Corse a déploré qu'"une vingtaine de bombes agricoles aient été lancées pendant la rencontre" et qu'une "quinzaine de supporters bastiais aient lancé des canettes, des pierres et des bouteilles" sur le car du PSG à son arrivée au stade.
Pour M. Geronimi, alors qu'il n'y avait qu'une douzaine de supporters du PSG, "il n'y avait aucun risque de trouble" et "ceux qui ont géré l'après-match ont fait le contraire de ce qu'il fallait faire et fait preuve d'inconséquence".
Présent au stade, le chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, le commissaire Antoine Boutonnet, a estimé que "la présence des forces de police n'est en aucun cas provocatrice", ajoutant qu'il "n'est pas admissible que certains supporters puissent lancer de projectiles en direction de la police".
Alors que M. Geronimi a annoncé que le club "ne participerait plus aux réunions préparatoires de sécurité en préfecture, parce que l'on ne nous écoute pas", le préfet a déploré "l'absence d'étanchéité du stade en fin de match" et le fait que "les stadiers n'aient pas joué leur rôle" d'encadrement et de canalisation des supporters.
Il a encore regretté "l'absence de directeur de l'organisation de la sécurité au sein du SCB, totalement anormale pour un club de L1" et a annoncé qu'il conviait M. Geronimi mardi à la préfecture pour faire le point en présence du procureur de la République à Bastia, Dominique Alzéari, sur les questions de sécurité et en prévision des prochaines rencontres.
M. Alzéari et le procureur général, Marc Désert, étaient également présents au match Bastia-PSG.
M. Geronimi a indiqué que le club se réservait le droit d'intenter une action en justice contres les responsables de la sécurité.