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Le club de Chelsea a rapidement identifié trois premiers suspects dans l'incident raciste causé par certains de ses supporteurs mardi dans le métro parisien avant la rencontre avec le PSG: ils ont été temporairement interdits de stade jeudi et encourent une interdiction à vie.
"S'il s'avère qu'il y a suffisamment de preuves de leur implication dans l'incident, le club prononcera une interdiction à vie à leur encontre", a prévenu Chelsea, deux jours après la scène qui a fait scandale, filmée par un témoin.
Les images prises à l'aide d'un téléphone portable montrent un passager noir empêché de monter dans une rame de métro par des supporteurs anglais.
La séquence montre ensuite les fans chantant en choeur: "Nous sommes racistes, nous sommes racistes et on aime ça!"
Le groupe se rendait au Parc des Princes pour assister au match de leur équipe en Ligue des champions contre le Paris SG.
Le club londonien avait été prompt à dénoncer l'incident. Il assure avoir été aidé dans ses efforts d'identification par des supporteurs ayant répondu à un appel à témoin. "Nous sommes reconnaissants aux nombreux supporteurs qui nous ont donné des informations jusqu'ici", ont remercié les dirigeants dans un communiqué laconique.
"Nous continuons par ailleurs à coopérer pleinement avec les forces de police parisienne et londonienne qui mènent l'enquête criminelle", a-t-il ajouté.
-Vague d'indignation-
Après la mise en ligne de la vidéo amateur sur le site du quotidien britannique The Guardian, la vague d'indignation en Angleterre et dans le milieu du football a été immédiate.
La Premier League anglaise a en effet consenti des efforts considérables dans les années 1970 et 1980 pour mettre un terme aux agissements des hooligans dans les tribunes.
La perspective de poursuites en France a été accentuée avec la plainte déposée jeudi par la victime présumée. "Je ne savais pas que j'avais été filmé. Le fait maintenant d'en parler me donne le courage d'aller porter plainte à la police", a affirmé dans Le Parisien Souleymane S., un Franco-Mauritanien de 33 ans.
"Ces personnes, ces supporteurs anglais, doivent être retrouvés, punis et doivent être enfermés. Ce qui s'est passé ne doit pas rester impuni", a-t-il estimé.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences volontaires en raison de la race dans un moyen de transport collectif" tandis que la Ligue de football professionnelle (LFP) a fait part de son intention de se porter partie civile.
-'Difficile de sanctionner'-
"Ce qui s'est passé est intolérable", a écrit son président Frédéric Thiriez dans un communiqué. "Le football doit lutter au quotidien contre le racisme. C?est une priorité et c?est au nom de cette priorité que la LFP, bien qu?elle ne soit pas organisatrice du match, souhaite se porter partie civile."
Dans un entretien accordé jeudi à l'AFP, l'ancien champion du monde Lilian Thuram a estimé que l'incident "résume tous les actes de racisme".
"Ce n'est plus possible de tenir des propos de ce type-là. On ne peut plus refuser un appartement à une personne ou l'empêcher de gravir des échelons parce que c'est une personne de couleur noire, ou discriminer une autre pour sa sexualité, ou ne pas payer les femmes au même salaire que les hommes...", a déclaré Lilian Thuram , également fondateur de l'association Éducation contre le racisme.
"On se bat, on fait des campagnes contre le racisme avec les footballeurs mais ce n'est pas simple parce qu'il y a de plus en plus de racisme dans le monde et le foot fait partie du monde", a par ailleurs regretté jeudi sur la radio française RMC le président de l'UEFA Michel Platini .
"Les gens qui viennent insulter quelqu'un dans un stade, ils ne viennent pas parce que ce sont des supporteurs mais parce qu'ils ont une raison politique", a-t-il estimé, rappelant cependant que l'instance européenne n'avait pas le pouvoir d'adopter des sanctions.
"On ne peut que recommander aux clubs de faire attention à leurs supporteurs et éventuellement de voir ce que l'on peut faire. Mais c'est difficile de sanctionner", a-t-il déclaré.