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Un homme noir empêché de monter dans le métro parisien par des supporteurs de Chelsea qui chantent "Nous sommes racistes!": cet incident, filmé mardi soir avant le match de Ligue des champions PSG-Chelsea, fait l'objet d'une enquête de la justice française.
Il a également provoqué mercredi une vague d'indignation en Angleterre et en France ainsi que dans le monde du football.
Les faits, révélés dans une vidéo publiée sur le site du quotidien britannique The Guardian, se sont produits mardi vers 19h30 (heure de Paris, 18h30 GMT), au moment où les fans du club londonien étaient en route pour le Parc des Princes pour assister au 8e de finale aller de C1.
Sur les images, filmées par un Britannique vivant à Paris, Paul Nolan, on voit un groupe de supporteurs des Blues repousser fortement par deux fois un homme noir tentant de monter dans la même voiture de métro qu'eux.
"Nous sommes racistes, nous sommes racistes et on aime ça!", chantent-ils ensuite, répétant plusieurs fois "on aime ça!".
Quelques heures après la diffusion de cette vidéo, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences volontaires en raison de la race dans un moyen de transport collectif", a indiqué une source judiciaire.
Les investigations ont été confiées au Service transversal d'agglomération des événements (STADE), un service de la préfecture de police de Paris spécialisé dans les débordements lors d'événements sportifs.
De l'autre côté de la Manche, Scotland Yard a proposé sa collaboration aux autorités françaises et a déclaré vouloir "examiner la vidéo" pour voir s'il "peut procéder à des interdictions de stade ou empêcher des gens de se déplacer à l'avenir".
Sur les images de la vidéo, les visages des supporteurs dans la rame sont clairement identifiables.
- 'Extrêmement dérangeantes et inquiétantes' -
L'incident a suscité de nombreuses réactions outrées en France et en Angleterre.
Le Premier ministre britannique David Cameron a estimé que les images étaient "extrêmement dérangeantes et inquiétantes".
"C'est à l'évidence un crime potentiel et je suis sûr que la police française va prendre cela très sérieusement. Je sais que la police britannique lui apportera toute l'aide possible (...) Ce sont des faits très très grave", a-t-il dit à la radio londonienne LBC.
En France, la classe politique s'est également emparée de l'affaire. Le Parti socialiste a "condamné" l'incident, appelant les autorités du football à lutter contre le racisme et l'antisémitisme et se félicitant "de la réaction rapide du parquet de Paris".
A l'UMP, la vice-présidente Nathalie Kosciusko-Morizet, patronne du groupe au Conseil de Paris, a dénoncé sur Twitter le "comportement abject et intolérable des supporters de Chelsea dans le métro: racisme et ségrégation".
L'incident est "alarmant" pour SOS Racisme qui réitéré sa demande d'une "commission européenne indépendante de discipline".
Les commentaires étaient tout aussi indignés au sein du monde du football.
Chelsea a déploré "un comportement odieux" qui "n'a pas sa place dans le football ou dans notre société". Le club londonien a expliqué "soutenir toute action pénale contre les personnes impliquées" et affirmé qu'il "prendrait les mesures les plus fortes possibles (...) y compris des mesures d'interdiction", si la participation d'abonnés de Chelsea était avérée.
Le président du Paris SG Nasser Al-Khelaïfi a condamné "fermement" les faits et a parlé d'"acte intolérable".
Même tollé du côté des instances. Le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Joseph Blatter a "condamné les actions d'un petit groupe de supporteurs de Chelsea à Paris", sur Twitter. "Il n'y pas de place pour le racisme dans le football", a-t-il ajouté.
L'UEFA a elle aussi "condamné" l'incident dans un communiqué, se disant "consternée". L'instance européenne a en revanche précisé que les faits ayant "eu lieu loin du stade, en dehors de la juridiction de l'UEFA, il est du ressort des autorités locales d'enquêter".
La Fédération anglaise de football (FA) a évoqué des "comportements honteux qui constituent une infraction criminelle dont les auteurs doivent être punis sévèrement".