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Le Paris SG et l'Olympique de Marseille ont décidé vendredi de boycotter Canal+ au lendemain des sanctions infligées à leurs joueurs Zlatan Ibrahimovic et Dimitri Payet pour des propos tenus en marge des matches et diffusés par la chaîne.
Canal+ a réagi en indiquant "regretter vivement" la prise de position des deux clubs et souhaité "qu'ils reviennent sur leur décision".
Les deux grands clubs français ont publié le même communiqué en fin d'après-midi à l'encontre d'un des deux diffuseurs du championnat de Ligue 1 avec beIN Sport: "Soucieux d'éviter tout nouveau malentendu et afin de préserver l?intérêt et la régularité du championnat à sept journées de son terme, les dirigeants du Paris Saint-Germain / de l'Olympique de Marseille ont pris la décision de ne plus faire de déclarations publiques auprès des journalistes et devant les caméras des chaînes du groupe Canal Plus jusqu'au samedi 30 mai", date de la finale de la Coupe de France (PSG-Auxerre/L2).
Canal+ est le diffuseur historique du Championnat de France depuis 1984. Pour la période 2012-2016, la chaîne cryptée verse environ 420 millions d'euros à la Ligue de football professionnel (LFP), avec notamment l'affiche de chaque journée le dimanche soir, un match le samedi après-midi et deux magazines (Jour de Foot le samedi soir et le Canal Football Club le dimanche en fin d'après-midi).
Pour 2016-2020, Canal+ a reconduit son engagement de diffusion. La chaîne cryptée, qui diffusera toujours les meilleurs matches, va verser conjointement à son concurrent qatari beIN Sport 748,5 millions d'euros annuels à la Ligue.
Le Paris SG est détenu depuis 2011 par un fonds d'investissement qatari (QSI).
- Insultes -
"Cette mesure s'appliquera quels que soient les lieux et les circonstances (interviews, conférences de presse etc.) à leurs joueurs et leurs staffs professionnels soumis à une forte pression engendrée par les enjeux de fin de saison", poursuivent les deux clubs dans leur communiqué.
"Lourdement sanctionné, le Paris Saint-Germain / l'Olympique de Marseille qui est l'un des clubs les plus médiatisés et qui génère les plus fortes audiences télévisées ne veut pas prendre le risque de s'exposer à de nouvelles sanctions liées à des commentaires malencontreux provoqués par une décision arbitrale contestable", selon le communiqué.
"Le nombre de caméras et de micros des chaînes du groupe Canal Plus, qui entourent l'équipe en toutes circonstances, et la possibilité d'un jugement à posteriori après la diffusion d'images retenues comme preuves à charge par les juges de notre football nous conduisent à adopter cette plus grande prudence", concluent-ils.
Dans un message écrit envoyé à l'AFP, le directeur général adjoint du groupe de télévision, Maxime Saada déplore "surtout que des images officielles, tournées autour des matches (vestiaires, zones mixtes), nous placent de facto en situation d'otages de différends entre les clubs et les instances de discipline du Football français et empêchent nos équipes de journalistes d'exercer leur métier."
"CANAL+ est un partenaire respectueux du football, soucieux de couvrir le spectacle de la Ligue 1 et de ses 20 clubs dans sa totalité" ajoute le responsable.
Ibrahimovic et Payet ont écopé respectivement de quatre et deux matches de suspension ferme de la part de la commission de discipline de la LFP, pour des propos insultant le corps arbitral proférés à l'issue de leurs matches le 15 mars.
Des images diffusées par Canal+ avaient montré "Zlatan" dans les entrailles du stade Chaban-Delmas de Bordeaux en train de lancer des injures comme "putain de trou du cul" ou "pays de merde", qui avaient suscité la réprobation d'une partie de la classe politique, à l'issue de la défaite parisienne chez les Girondins en L1 (3-2).
Payet, meneur international français de Marseille, avait été filmé quant à lui en train de crier "on s'est fait niquer! Enculé(s)!" aux abords du vestiaire des arbitres après le match OM-Lyon (0-0), furieux que l'arbitre central, Benoît Bastien, n'ait pas validé un but.