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"En 15 ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG": l'attaquant Zlatan Ibrahimovic a totalement dérapé dimanche à Bordeaux après la défaite du PSG (3-2) dans une sortie qui fait polémique.
Le géant Suédois n'en est pas à son premier coup d'éclat médiatique et la provocation a toujours fait partie de son registre. Mais son coup de gueule lâché dans les entrailles du stade Jacques-Chaban-Delmas pourrait avoir de lourdes conséquences, avec à la clé de possibles sanctions disciplinaires.
La séquence a été filmée par la chaîne Infosport+ et montre la superstar du PSG se diriger très énervé vers les vestiaires à l'issue du revers des Parisiens. Torse nu et un maillot girondin à la main, Ibra déclare en anglais: "En 15 ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG. Nous sommes trop bons pour ce pays".
Des propos qui traduisent l'exaspération du joueur après la piètre prestation des Parisiens, quatre jours seulement après l'exploit réalisé à Chelsea en 8e de finale retour de Ligue des champions (2-2 a.p.).
Rapidement exclu à Stamford Bridge, Ibrahimovic s'est quelque peu racheté à Bordeaux avec un doublé. Mais il en avait visiblement contre l'arbitre, M. Jaffredo, qui a pourtant momentanément relancé les Parisiens en leur accordant un penalty.
Laurent Blanc a souhaité dédramatiser les déclarations de son avant-centre. "C'est vrai que quand vous êtes énervés, il n'y a pas forcément un micro. Autrement, il y aurait peut-être des choses à dire", a lancé l'entraîneur du PSG aux journalistes.
Mais le mal est fait et il n'est pas sûr qu'Ibra sorte indemne de sa soirée bordelaise.
"La déception d'Ibrahimovic ne justifie pas ses propos insultants vis-à-vis de l'arbitre et du pays qui l'accueille. Il devra s'en excuser", a ainsi écrit sur twitter le ministre des Sports Patrick Kanner.
En attendant d'éventuelles punitions, le joueur s'est rapidement exécuté.
"Je tiens à m'excuser si des personnes se sont senties offensées, a-t-il indiqué dans un communiqué. Je tenais à préciser que mes propos ne visaient ni la France ni les Français. J'ai parlé de football et non d'autre chose. J'ai perdu le match et je l'accepte, mais je n'accepte pas quand l'arbitre ne suit pas les règles. Je me suis exprimé sous le coup de l'énervement et tout le monde sait qu'à ce moment-là, les mots peuvent dépasser la pensée."
- Gros malaise -
La sortie d'Ibra à Bordeaux traduit en tout cas un gros malaise alors que son rendement est beaucoup moins important par rapport à ses deux premiers exercices parisiens conclus avec le titre de meilleur buteur de L1.
Absent des terrains pendant sept semaines à cause d'une talalgie, il a repris la compétition début novembre et affiche un bilan contrasté de 14 buts en championnat, loin des 23 réalisations du Lyonnais Alexandre Lacazette.
Ces dernières semaines, plusieurs joueurs ou entraîneurs ont également stigmatisé son comportement vis-à-vis des arbitres, signe que le joueur n'effraye plus les acteurs de la L1 et que la rébellion couve face à son aura et son charisme.
"C'est M. Turpin qui sera le plus provoqué comme tous les arbitres du championnat qui se font insulter par ce personnage", avait expliqué l'entraîneur de Lyon Hubert Fournier avant de croiser la route du PSG début février.
Le Marseillais Rod Fanni a lui admis "qu'il avait eu plusieurs fois envie de +l'emplâtrer+" après avoir été lui-même provoqué par le joueur.
Le dérapage de dimanche s'inscrit dans une longue liste de déclarations tapageuses, à tendance mégalomaniaques, qui ont fait la légende du joueur le mieux rémunéré de Ligue 1 (près de 14 millions d'euros annuels) depuis son arrivée en 2012 à Paris.
Lors de sa première conférence de presse juste après la signature de son contrat, il avait affirmé en forme de défi: "Je ne connais pas la Ligue 1, mais la Ligue 1 me connaît".
En mars 2013 après une victoire face à Nancy accueillie par les sifflets du Parc des Princes, il avait eu des mots durs à l'encontre du public de la capitale: "Ils en demandent beaucoup. C'est étrange au regard de ce qu'ils avaient par le passé. Parce qu'avant, ils n'avaient rien."
En décembre 2014, il s'était senti vexé de ne pas être désigné meilleur sportif de l'histoire en Suède à la place de l'ancien joueur de tennis Bjorn Borg. "Deuxième, c'est comme être dernier. Sans manquer de respect aux autres, je devrais occuper à moi seul les cinq premières places de ce classement", avait-il regretté.