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© AFP/Jeff Pachoud
Vue générale du site de construction du futur "Stade des Lumières" de l'Olympique lyonnais, le 22 octobre 2012, à Décines-Charpieu, près de Lyon
Le financement du Grand Stade de Lyon a été bouclé samedi et les travaux devraient débuter le 1er août, marquant une avancée décisive dans ce projet lancé début 2007, qui a connu bien des péripéties et suscite une virulente opposition locale.
La filiale de l'OL chargée de la réalisation de l'enceinte située à Décines, dans l'est de l'agglomération, a signé les contrats de crédit bancaire ainsi que les contrats obligataires nécessaires au bouclage du budget de 405 millions d'euros, a annoncé OL Groupe.
Les crédits bancaires, regroupant "11 établissements", portent sur 136,5 millions d'euros. Deux contrats de financement obligataire ont par ailleurs été signés avec Vinci, pour 80 millions d'euros, et avec la Caisse des dépôts et consignations, pour 32 millions.
Enfin, une émission obligataire de 80 millions d'euros, donnant accès au capital de la société, sera lancée "dans les tout prochains jours". Mais les principaux actionnaires de l'OL se sont engagés à la souscrire, ôtant tout suspense à cette ultime étape.
Selon le président du club, Jean-Michel Aulas, les travaux de la future enceinte "devraient débuter le 1er août". La mise en service est attendue pour la "seconde moitié de la saison 2015-2016", avant d'accueillir l'Euro 2016.
Garantie publique
Le montage financier, au point mort pendant des mois, a été débloqué le 19 juillet par le vote, au conseil général du Rhône, d'une garantie financière de 40 millions d'euros sur l'un des emprunts obligataires de l'OL.
Adoptée une première fois fin 2012, cette garantie avait été retirée fin mai, faute de précisions sur le schéma de financement de ce complexe de 58.000 places flanqué d'hôtels, immeubles de bureaux, centre de loisirs et "centre médical dédié au sport".
Précisé samedi par OL Groupe, le montage comprend 135 millions d'euros de fonds propres, un financement obligataire de 112 millions d'euros, un total de dettes bancaires et location financière de 144,5 millions, ansi que des revenus garantis pendant la phase de construction pour environ 13,5 millions.
© AFP/Jeff Pachoud
Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, lors d'une visite sur le site du futur "Satde des Lumières", à Décines, près de Lyon, le 2 mai 2012
Jean-Michel Aulas a chiffré les retombées pour le club à "des centaines de millions d'euros sur les vingt prochaines années", soit "70 à 100 millions d'euros de ressources complémentaires annuelles".
Saga juridico-financière
OL Groupe attend également des "revenus significatifs" du futur contrat de "naming" du stade, "qui consiste à adjoindre le nom d'une société commerciale à une infrastructure sportive", à l'instar de l'Emirates Stadium d'Arsenal ou de l'Allianz Arena de Munich.
Faute d'avancée sur ce volet, en cours de négociations depuis plusieurs années, l'enceinte reste baptisée "Stade des Lumières".
Le Grand Stade, projet lancé officiellement début 2007, devait être inauguré à l'été 2010. Mais il a connu de nombreuses péripéties, liées à la forte opposition locale conjuguée aux déboires financiers de l'OL.
OL Groupe s'était introduit en Bourse le 9 février 2007, levant 94,3 millions d'euros pour financer la construction du stade. La holding avait mis en avant les "revenus récurrents" à attendre de l'enceinte, contrepoint à ses résultats sportifs par nature aléatoires.
Mais le projet, d'abord retardé par un revers juridique et des enquêtes publiques défavorables, a ensuite souffert de la fragilité financière de l'OL, en perte depuis 2010 faute de transferts majeurs de joueurs.
L'opposition au Grand Stade, très virulente, rassemble une coalition hétéroclite mêlant Etienne Tête, conseiller régional EELV et avocat redouté dans les projets d'urbanisme, le député UMP Philippe Meunier et plusieurs associations de riverains.
Les opposants déplorent principalement l'impact écologique et la desserte de l'enceinte, dans l'est de l'agglomération, plus excentrée que l'actuel stade de Gerland situé à Lyon, et refusent toute aide publique pour ce projet "entièrement privé".