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© AFP/Franck Fife
Karim Benzema
, Eric Abidal
et Franck Ribéry (de gauche à droite) à l'entraînement de l'équipe de France le 2 septembre 2013 à Clarefontaine
Fragilisée par quatre matches d'affilée sans victoire ni but, l'équipe de France doit se remettre dans le sens de la marche en Géorgie pour sécuriser sa 2e place du groupe I des qualifications du Mondial-2014, vendredi à Tbilissi.
Avant d'espérer un hypothétique faux-pas en Finlande des champions du monde et d'Europe espagnols, leaders de la poule avec un point d'avance, les Bleus feraient bien d'en terminer avec cette spirale inquiétante pour s'éviter toute mauvaise surprise et aborder plus sereinement les deux dernières rencontres au Belarus (mardi) et face aux Finlandais (15 octobre au Stade de France).
Depuis la défaite à domicile contre la Roja en mars (1-0), le rêve d'une accession directe au Brésil s'est quasiment envolé. Les Tricolores pensent d'abord à assurer le minimum syndical, à savoir la 2e position du groupe et une présence aux barrages (15-19 novembre). Mais ce qui pouvait apparaître comme une simple formalité est devenu très aléatoire après la série noire enregistrée depuis le début de l'année.
Hormis un succès aisé face aux Géorgiens à Saint-Denis (3-1), les Bleus sont passés à côté de tous leurs rendez-vous (4 défaites, 1 nul), avec notamment une tournée sud-américaine début juin qui a viré au fiasco (2 revers en Uruguay et au Brésil, 4 buts encaissés, 0 inscrit).
Difficile dans ces conditions d'afficher des ambitions démesurées: 23e nation FIFA, la France se satisferait volontiers des repêchages de l'automne. Reste toutefois à ne pas se saborder au cours de ce périple d'une semaine aux confins de l'Europe. Or les récents résultats ont surtout démontré une chose: tout peut arriver à ces Bleus sans attaque, sans véritables leaders ni joueurs de classe mondiale, excepté Franck Ribéry.
Un an après sa prise de fonctions, Didier Deschamps est rattrapé par la réalité du terrain et se retrouve sans certitudes avant de défier des modestes Géorgiens, avant-derniers de la poule. Le chantier le plus urgent reste celui de l'animation offensive avec une question sous-jacente: comment réveiller Karim Benzema , muet en équipe de France depuis le 5 juin 2012, soit 1155 minutes?
Une attaque Benzema-Giroud
La solution, déjà testée avec réussite contre ces mêmes Géorgiens en mars, pourrait venir d'une association avec Olivier Giroud , en grande forme avec Arsenal (3 buts en championnat). Selon la mise en place tactique de jeudi, c'est cette option qu'a de nouveau choisi "DD" pour briser le verrou géorgien.
© AFP/John Thys
Le gardien de but de l'équipe de France Hugo Lloris
en conférence de presse avant Belgique - France le 13 août 2013 au stade Roi Baudouin à Bruxelles
Mais quel que soit le résultat des Bleus, un nouvel échec de Benzema écornerait à coup sûr son statut d'avant-centre N.1 et plongerait Deschamps, son ardent défenseur, dans l'embarras.
Le sélectionneur compte beaucoup sur Ribéry pour débloquer la situation et venir en aide à son complice Benzema. Auréolé de son titre de meilleur joueur de la saison en Europe décerné par l'UEFA, "Francky", étincelant vendredi lors de la Supercoupe d'Europe remportée avec le Bayern Munich face à Chelsea, doit désormais servir de locomotive aux Bleus. Une fonction qu'il remplit parfaitement avec le club bavarois, mais qu'il a rarement réussi à assumer en sélection, hormis par intermittence.
Légèrement touché au mollet, Ribéry tiendra tout de même sa place après s'être entraîné normalement jeudi.
Si en défense la nouvelle charnière Koscielny-Abidal ne devrait guère souffrir après avoir brillamment passé sa première épreuve en Belgique (0-0), le 14 août en amical, l'entrejeu, privé de trois de ses piliers (Cabaye, Matuidi, Pogba), suspendus, sera sous haute surveillance.
Deschamps souhaitait logiquement renouveler sa confiance à la paire Guilavogui-Kondogbia. Mais le champion du monde des moins de 20 ans est incertain "suite à un coup reçu à l'entraînement", selon l'entraîneur français, et devrait être remplacé par Moussa Sissoko.
La jeunesse de ce duo (22 ans pour Guilavogui, 24 ans pour Sissoko), son inexpérience et son caractère inédit peuvent être des motifs d'angoisse et résument à eux seuls les principales limites de cette équipe de France.
Une chose est sûre: si la France se montre incapable de s'imposer en Géorgie, où la grande Espagne avait failli se casser les dents il y a un an (1-0), elle sera obligée d'envisager le pire: une absence à la prochaine Coupe du monde, deux ans avant l'Euro-2016 organisé sur son sol.