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Uli Hoeness , le président du Bayern Munich, l'un des plus grands clubs de foot d'Europe, ira en prison dans quelques semaines, la justice allemande ayant renoncé lundi à contester son jugement pour fraude fiscale.
Le placement en détention de Uli Hoeness n'aura lieu que dans quelques semaines, a indiqué le parquet de Munich, après avoir annoncé qu'il n'allait pas se pourvoir en cassation contre le verdict énoncé jeudi.
Vendredi, M. Hoeness avait déjà annoncé ne pas contester la peine de trois ans et demi de détention. Le parquet avait quant à lui requis au moins cinq ans de prison ferme pour une fraude fiscale de 28,5 millions d'euros.
"Nous ne pouvons pas dire exactement quand M. Hoeness ira en prison. Cela dépend de la date à laquelle nous parviennent les motivations écrites du tribunal, cela peut durer quatre ou six semaines", a indiqué à l'AFP un porte-parole du parquet de Munich, Ken Heidenreich.
Jamais dans l'histoire du football européen, le président d'un club de cette envergure --le plus titré d'Allemagne-- ne s'est trouvé au c?ur d'un tel scandale, le menant à la prison.
"Cette évasion fiscale, c'est l'erreur de ma vie. Je tire les conséquences de cette erreur", avait déclaré vendredi M. Hoeness, lorsqu'il avait annoncé accepter le jugement.
"Il est prévu qu'il séjourne à la prison de Landsberg am Lech", située à une soixantaine de kilomètres de Munich (sud), a précisé M. Heidenreich.
Seule une maladie grave, ne pouvant être soignée dans cet établissement pénitentiaire, empêcherait son incarcération à Landsberg am Lech. Mais a priori, ce n'est pas le cas, ajouté M. Heidenreich.
C'est dans cet +Alcatraz bavarois+ --comme l'appellent certains journalistes allemands-- bâti en 1908, que Adolf Hitler écrivit son pamphlet antisémite "Mein Kampf" pendant les treize mois de son incarcération, après son putsch raté en 1923.
Lundi, le quotidien populaire Bild, le journal le plus lu d'Allemagne, en montrait une vue panoramique dans ses pages sportives, indiquant notamment la présence d'une église, d'une piscine découverte et d'un terrain de foot...
"M. Hoeness sera traité comme tous les autres détenus", a indiqué M. Heidenreich, insistant sur le fait qu'il ne bénéficierait d'aucun traitement de faveur.
Parmi les détenus de Landsberg am Lech, Bild relevait la présence d'un meurtrier de 53 ans, condamné en 2012 pour avoir tué ses deux nièces de 8 et 11 ans. Selon Bild, M. Hoeness pourrait rencontrer des criminels comme lui pendant sa promenade journalière.
En cas de bonne conduite de M. Hoeness, l'établissement pénitentiaire peut éventuellement décider de lui accorder une semi-liberté, a dit M. Heidenreich, sans pouvoir détailler à partir de combien de mois. Plusieurs médias évoquaient que ce régime pourrait intervenir au bout de six mois.
Jugé la semaine dernière pour ne pas avoir déclaré des revenus boursiers réalisés en Suisse dans les années 2000, M. Hoeness avait vu le montant de sa fraude plusieurs fois réévalué. Estimé à 3,5 millions d'euros dans l'acte de renvoi, il avait atteint 27,2 millions d'euros au fil des témoignages accablants, avant d'être finalement porté à 28,5 millions d'euros dans l'énoncé du jugement.
Personnage haut en couleurs aux colères légendaires, Uli Hoeness s'était lui-même dénoncé au fisc le 17 janvier 2013 et lui avait alors remboursé dix millions d'euros.
Cette procédure permet de mettre sa situation en règle moyennant une pénalité, en échappant aux poursuites.
Mais la justice était convaincue qu'il se savait sur le point d'être démasqué.
Vendredi, le conseil de surveillance du Bayern Munich avait chaleureusement remercié son président démissionnaire, remplacé "jusqu'à nouvel ordre" par le patron d'Adidas, Herbert Hainer, 59 ans.
"L'ensemble du conseil de surveillance remercie Uli Hoeness pour sa contribution extraordinaire à la prospérité du FC Bayern Munich tout au long des quatre dernières décennies", avait écrit le club dans un communiqué.