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Coéquipiers du temps où ils évoluaient à Marseille, Mathieu Valbuena et Loïc Rémy ont en une seule action retrouvé leurs automatismes et fait basculer le match amical remporté par l'équipe de France contre l'Espagne (1-0), jeudi au Stade de France.
Un quart d'heure ensemble sur le terrain, entre l'entrée en jeu de Rémy (58e) et la sortie de Valbuena (74e), et voilà deux joueurs qui se sont rappelés au bon souvenir de leur période d'entente commune à l'OM, déjà sous les ordres de Didier Deschamps , tout du moins entre 2010 et 2012.
Désormais, les deux Bleus jouent ailleurs, à Chelsea pour Rémy, au Dynamo Moscou pour Valbuena, mais depuis deux ans qu'il a pris ses fonctions à la tête de l'équipe de France, DD a régulièrement fait appel à chacun, offrant certes bien plus de minutes et de responsabilités au second.
Et c'est dans ce qu'il sait faire de mieux que "little big man" a encore excellé, à savoir la passe décisive, en réussissant sa 13e en bleu (la 12e sous l'ère Deschamps), une remise astucieuse en retrait dans la surface de vérité, parfaitement exploitée par Rémy d'une frappe limpide du gauche, lui le droitier, qui s'est logée dans la lucarne d'un De Gea impuissant (1-0, 72e).
Avec le sentiment du travail accompli, Valbuena pouvait laisser sa place deux minutes plus tard à Cabella, même si son match de rentrée a parfois été laborieux, alors que l'étau du milieu espagnol avait souvent choisi de se serrer sur lui.
Ca ne l'a cependant pas empêché de trouver des décalages, toujours avec sa capacité à orienter le jeu et à donner des passes dans le bon timing, en témoigne son excellente relation avec Sissoko qui a abouti à un une-deux parfait à la 18e, que le milieu des Magpies n'a pu rendre dangereux avec un centre contré in extremis par Carvajal.
- Rémy après Zidane -
Auparavant, Valbuena avait déjà été proche de la passe décisive en alertant, dans le trou, côté gauche de la surface, Benzema qui croisait bien son tir, finalement bien capté par le gardien qui suppléait pour l'occasion Casillas (9e).
Dans la minute suivante, dans un inversement des rôles, il aurait pu reprendre victorieusement un centre du même Sissoko, cette fois relayé par Benzema, mais c'est Ramos qui viellait au grain (10e).
Entre ces bonnes intentions remarquées et son geste décisif pour Rémy, Valbuena a toutefois souffert dans l'entrejeu, devant souvent batailler face à plusieurs presseurs de ballons et faisant parfois de mauvais choix en s'enfermant seul sur un côté (33e).
Difficile pourtant de lui en vouloir, car ne relâchant jamais ses efforts, il est tout de même parvenu à peser sur l'issue du match. Bien que furtive, son entente quasiment les yeux fermés avec Rémy peut-elle avoir donné des idées à Deschamps ? L'avenir le dira.
En attendant, l'attaquant de Chelsea, qui espère avoir pris date aux yeux du sélectionneur, alors que Griezmann a traversé la rencontre comme un fantôme, peut au moins se targuer d'être le deuxième français à avoir marqué contre l'Espagne au Stade de France depuis Zinédine Zidane, auteur du but vainqueur en janvier 1998 pour l'inauguration de l'enceinte.
Même si elle est amenée à ne demeurer qu'un clin d??il dans l'histoire, cette action aura probablement le mérite d'apporter de la confiance à un joueur qui en a besoin pour passer un cap en Bleu. Cap qu'il espère évidemment aussi passer chez les Blues de Chelsea, où il vient de s'engager au mercato.
En attendant, Deschamps aura déjà la satisfaction d'avoir des joueurs, titulaires ou remplaçants, tous concernés, dans la foulée de leur beau parcours au Mondial brésilien, jusqu'au quart de finale perdu contre l'Allemagne au Maracana de Rio de Janeiro (1-0). A deux ans de l'Euro-2016, on n'est jamais avare de promesses.