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Décisif avec Lyon contre Montpellier (5-1) dimanche, le jeune attaquant Nabil Fekir a fait preuve de sa force mentale pour surmonter la tempête de spéculations et d'annonces contradictoires sur son choix entre l'Algérie et la France.
"Il vit un apprentissage accéléré du très haut niveau", résume l'entraîneur de l'OL Hubert Fournier. A seulement 21 ans, Fekir ne compte encore que 35 matches en L1, pour sa deuxième saison chez les pros. Mais le voilà déjà confronté à un choix cornélien entre l'Algérie, le pays de ses parents, et la France, son pays de naissance.
Vendredi en conférence de presse, Fournier avait recadré son joueur, appelant à ce "qu'il s'exprime avec ses pieds plutôt que dans la presse". Si Fekir n'a pas encore révélé son choix pour la sélection nationale, il a parlé sur le terrain, à Montpellier.
Il a obtenu un penalty, pour la cinquième fois cette saison, lequel a permis à Alexandre Lacazette d'égaliser, avant de donner l'avantage aux Lyonnais juste avant la mi-temps après un relais avec Yoann Gourcuff . Il a ensuite inscrit son second but, portant son total à 11 en Ligue 1 (7 passes décisives), à la 72e minute d'une balle piquée.
- Préconvoqué par les deux pays -
Après ce match, la question de son choix entre l'Algérie et la France a encore rebondi. Le conseiller du président Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe , a pris la parole pour affirmer que Fekir avait opté pour les Bleus.
"Nabil m'a appelé pour me dire: +J'ai changé d'avis, je reste pour l'équipe de France+", a assuré l'ancien avant-centre international en zone mixte, espace de rencontres d'après-match entre joueurs et journalistes où il ne se rend jamais d'habitude.
"On a discuté un peu, c'est son choix, on n'a rien fait pour le pousser. Il a dit: +J'ai décidé, c'est comme ça+. On ne verra qu'après si c'est un bon choix. Ce (dimanche) soir, on a retrouvé un Nabil plein d'allant, libéré, ce qui nous a sans doute permis de remporter largement ce match", a-t-il ajouté.
Samedi, le président de la Fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua, avait pourtant affirmé le contraire. "Fekir a effectivement appelé Gourcuff (le sélectionneur des Fennecs, ndlr) au téléphone, pour lui faire part de sa décision de jouer pour l'Algérie", avait déclaré M. Raouraoua à la suite d'une réunion de la FAF.
Lundi, la FAF a accueilli les propos de Lacombe avec distance et n'a pas fait son deuil de Fekir. "Pour nous, ce n?est pas officiel", a indiqué à l'AFP son service communication.
Le jeune joueur a en tout cas été préconvoqué par les deux sélections: côté Fennecs, pour un stage au Qatar du 23 au 31 mars avec deux matches amicaux contre le Qatar et Oman; côté Bleus, pour deux rencontres face au Brésil et au Danemark (26 mars au Stade de France et 29 mars à Saint-Etienne).
- Conséquences économiques -
Côté algérien, on laisse entendre que l'OL tente d'influer sur le choix du joueur. Car sa décision aura aussi des conséquences économiques. D'abord, sur les négociations concernant la prolongation -et la nette revalorisation- de son (premier) contrat, qui court jusqu'au 30 juin 2016. Ensuite, sur la valeur de son futur transfert.
Celle-ci sera plus élevée s'il joue pour la France, qui a en plus l'avantage de ne pas disputer la Coupe d'Afrique tous les deux ans en plein coeur de la saison en Europe.
Ces tractations sont d'ailleurs actuellement au point mort après que le joueur et son entourage familial ont changé de conseillers pour des raisons qui seraient liées au choix de la nationalité sportive.
Mohamed Raouraoua s'était d'ailleurs étonné du démenti de Fekir publié vendredi soir sur sa page Facebook et sur le site internet de l'OL, "ce qui prouve que le club a un rôle dans cette décision".
L'attaquant assurait alors qu'il n'avait "pas encore donné (sa) décision définitive", affirmant vouloir donner sa position "avant la fin du mois de mars".
En attendant, Fekir devra rester solide dans sa tête pour aider l'OL à défendre sa place de leader du championnat, dimanche à Marseille.