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© AFP/Franck Fife
Les joueurs français à l'entraînement le 13 octobre 2012 à Clairefontaine.
Après sa cuisante défaite face au Japon (0-1), l'équipe de France risque de débarquer en Espagne la peur au ventre et d'aborder en plein doute le choc des éliminatoires du Mondial-2014, tout le travail consistant désormais à remobiliser des troupes groggy pour éviter une correction mardi.
Comment croire en un exploit sur la terre des champions du monde et d'Europe après un revers historique contre les Japonais, simples faire-valoir des Bleus jusqu'à la claque de vendredi? C'est le défi qui est proposé au sélectionneur à trois jours du rendez-vous le plus important depuis sa nomination.
"Evidemment que c'était mieux d'avoir un résultat positif pour jouer l'Espagne. Mais même si on avait gagné 5-0, ça ne nous donnerait pas plus de garanties. Ce n'est pas la 23e nation mondiale qu'on va rencontrer mais la 1re", a souligné Didier Deschamps samedi.
© AFP/Kenzo Tribouillard
Le Japonais Shinji Kagawa
inscrit le but de la victoire face à la France, en amical, le 12 octobre 2012 au Stade de France.
Tout n'est pas à jeter dans la prestation des Bleus, qui ont largement dominé leurs adversaires avant de se faire cueillir en fin de rencontre sur un contre assassin. Le caractère amical de l'affrontement, les nombreux changements effectués (6), notamment dès la pause (sorties de Benzema, Debuchy, Matuidi), permettent de relativiser l'échec.
"Il n'y a pas à dramatiser ou dédramatiser. Quand je ne suis pas content, je le dis aux joueurs mais ce n'est pas le cas. On peut refaire le même match et le gagner, il n'y aurait pas les mêmes conséquences aujourd'hui", a analysé le sélectionneur.
Il n'empêche, les signaux envoyés au Stade de France n'augurent rien de bon. L'incapacité à trouver le chemin des filets après une multitude d'occasions est assez inquiétante pour des Bleus qui n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent mardi et devront sans doute courir après le ballon durant la quasi-totalité du match.
© AFP/Kenzo Tribouillard
L'attaquant français Karim Benzema
, au milieu de trois Japonais, le 12 octobre 2012 au Stade de France.
"On peut prier, faire ce que vous voulez, a ironisé Deschamps. On n'aura pas autant d'opportunités contre l'Espagne. Ce ne sera pas la même configuration de match. Ce n'est pas inquiétant mais quand on n'a pas d'efficacité, on n'est pas à l'abri de ce qui s'est passé hier. Cela dépend du rapport de forces sur un match mais même avec peu, on peut être efficace."
L'une des interrogations concerne Karim Benzema . Le rendement offensif de l'attaquant du Real Madrid, auteur de deux passes décisives en Finlande (1-0) et face au Belarus (3-1), n'est pas en cause. Mais visiblement sa période de disette en équipe nationale (pas de but depuis le 5 juin) semble lui peser, d'où cet empressement à vouloir à tout prix conclure les actions sans réelle lucidité.
Sa relation technique avec Giroud a encore une fois été inexistante et pose la question de la complémentarité des deux joueurs. Bien plus à l'aise avec Ribéry dont il est très proche, Benzema va retrouver avec plaisir son compère d'attaque même si les opportunités de briller seront très minces en Espagne.
L'entrée en jeu de Ribéry dans les vingt dernières minutes face au Japon a en tout cas permis de constater que la France n'offrait pas le même visage avec ou sans "Francky".
Comment également gagner la bataille du milieu, centre névralgique du jeu espagnol avec Xavi, Iniesta et Busquets? Privé de ses tauliers Mavuba, Diaby et Cabaye, Deschamps a dû bricoler un entre-jeu manquant singulièrement d'expérience internationale, Matuidi, le plus capé, n'ayant fêté vendredi que sa 7e sélection.
Le retour de Cabaye, ménagé pour des douleurs abdominales, devrait apporter plus d'assurance dans le fameux "coeur du jeu". Se pose plus globalement la question de la qualité du groupe France et du réservoir à la disposition du sélectionneur.
"Il y a des jeunes joueurs qui n'ont pas de vécu, a souligné Deschamps. Le niveau international a des exigences plus élevées. Je ne peux pas demander à un joueur qui a peu de sélections de faire comme s'il en avait 50, c'est impossible. Il y a de la qualité mais après ça dépend à qui vous les comparez." Tout est dit.