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La Ligue de football professionnel (LFP) s'est de nouveau opposée mercredi à l'accession de Luzenac en Ligue 2, estimant que le club ariégeois n'avait pas apporté de garantie suffisante à propos de son stade.
"Nous n'avons pas d'éléments supplémentaires dans ce dossier et nous sommes dans la même situation que lors du dernier conseil d'administration le 8 août. C'est dommage pour les joueurs mais le travail n'a pas été fait par leurs dirigeants", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Louvel, membre du conseil d'administration de la Ligue.
Dans un communiqué, la LFP a ensuite précisé que la question du stade restait centrale dans sa décision défavorable au petit club de l'Ariège.
La Ligue "a constaté, après l?ultime délai accordé au Luzenac AP pour justifier de la mise à disposition du Stade Ernest-Wallon (où évoluent les rugbymen du Stade Toulousain, ndlr), que le club n'avait pu fournir les justifications requises", explique l'instance.
"En particulier, le dernier courrier du propriétaire du stade ne constitue en rien une convention de mise à disposition ni même un accord ferme sur le principe d?une telle mise à disposition", ajoute-t-elle.
"Il apparaît ainsi que le Luzenac AP, malgré les nombreux rappels qui lui ont été adressés depuis le mois d?avril et le délai exceptionnel qui vient de lui être accordé, ne dispose toujours pas aujourd'hui, quatre journées après le début du championnat de Ligue 2, d?un stade conforme aux dispositions réglementaires", conclut la Ligue.
- Malgré l'UNFP et l'Unecatef -
Selon plusieurs sources, la décision de la Ligue n'a cette fois pas été prise à l'unanimité des 24 membres du CA, les représentants du syndicat des joueurs (UNFP) et de celui des entraîneurs (Unecatef) se prononçant en faveur de Luzenac.
Lundi soir, le CA de la LFP avait pourtant suivi la recommandation du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et demandé à Luzenac de présenter arguments et pièces pour statuer sur le fond mercredi.
Mais au sein du LAP (Luzenac Ariège Pyrénées), nombre de personnes se disaient déjà pessimistes.
Le club garde toutefois la possibilité de déposer un nouveau recours devant le tribunal administratif qui, mercredi, avait estimé qu'il n'y avait pas lieu à statuer avant la décision du CA de la Ligue.
Par la voix de son directeur administratif, Christophe Rodriguez, le club ariégeois a indiqué qu'il allait continuer à se battre.
"Ils (la Ligue de football professionnel) essaient de nous promener. Quoi qu'il en soit, on attend le procès verbal et on va se remettre sur le droit chemin pour continuer ce combat", a annoncé M. Rodriguez.
"On va poursuivre sur le terrain administratif (...) Le recours, possible, on le connaît par coeur: le comité national olympique et un référé devant le tribunal administratif", a-t-il ajouté.
"On est dégoûtés. On ne comprend pas", a réagi pour sa part l'attaquant Khalid Boutaïb,
Mais alors que quatre journées de L2 ont été déjà disputées et que la 5e se profile dès ce vendredi, la perspective de voir Luzenac en L2 s'est encore éloignée.
"Si Luzenac veut continuer ce feuilleton, il le peut. Mais ce serait une dépense de temps et d'argent inutile. Ils ont eu assez de temps. Plus que les 43 clubs professionnels dont 20 clubs de Ligue 2 qui ont su eux se mettre en conformité. Arrêtons", a plaidé M. Louvel.
- Feuilleton de l'été -
Le conflit entre la Ligue et Luzenac, petit village de 650 habitants niché sur les rives de l'Ariège, s'est poursuivi tout au long de l'été, au fil de rebondissements mêlant logique sportive, aspects réglementaires et procédures juridico-administratives.
Avec des débordements sur le terrain politique: le "Petit Poucet" a en effet reçu le soutien du président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, élu de l'Ariège, et de Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports reconduit lors du remaniement de mardi.
Le président de la LFP, Frédéric Thiriez, avait de son côté rétorqué qu'il ne cèderait "à aucune pression politique d'où qu'elle vienne", et martelé que le stade choisi par le club ne répondait pas "aux normes de sécurité".
Le LAP, dont le directeur général n'est autre que Fabien Barthez , avait gagné sa place en L2 sur le terrain en finissant deuxième du Championnat National la saison passée.
Mais l'euphorie fut de courte durée, et la lumière de la L2 s'est allumée sur un mode clignotant. Avec d'abord la question des finances, une bataille gagnée par le club après moult recours.
Mais dans la foulée, la LFP s'opposait de nouveau à l'intégration du club en L2: elle estimait que Luzenac ne disposait pas d'une enceinte aux normes réglementaires de sécurité.
Et c'est finalement cette question du stade qui continue de bloquer la situation.