Happy Birthday : |
© AFP/Hrvoje Polan
Des supporters de l'équipe de foot du Dinamo Zagreb
Une vingtaine interpellée après des bagarres lundi, une centaine cueillie mardi: les redoutés supporteurs du Dinamo Zagreb qui avaient bravé l'interdiction de se rendre à Paris pour le match face au PSG mardi étaient fermement attendus par la police française.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait interdit dès dimanche par arrêté leur déplacement, anticipant ce match à haut risque de la Ligue des Champions entre le Paris SG et le Dinamo.
Le ministre mettait en garde contre le risque de "graves incidents (...) susceptibles d'intervenir si les supporteurs des deux clubs venaient à se rencontrer". Il y a deux semaines, au match aller remporté par le PSG 2-0 à Zagreb, les autorités croates avaient refoulé près de 80 supporteurs du PSG.
Dès lundi soir, des Croates ont effectivement croisé quelques supporteurs parisiens donnant lieu à une violente bagarre non loin de la Place de la Bastille.
Après ces affrontements, la police a interpellé 27 personnes dont 21 Croates, qui ont tous depuis été placés en garde à vue pour "participation à un attroupement en vue de la commission de violences, dégradation et violences volontaires aggravées", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
"Leurs gardes à vue ont été prolongées mardi en début de soirée", a assuré une source judiciaire. Ce supporteurs seront donc dans un commissariat à l'heure du match, tout comme ceux appréhendés mardi qui devraient rester en garde à vue "au moins jusqu'à mercredi".
Car après avoir localisé un hôtel du XIe arrondissement parisien où étaient descendus la plupart des Croates, les policiers en ont interpellé mardi en fin de matinée 80 à la sortie de l'établissement, un 2 étoiles assez discret.
"Tristes histoires"
D'autres ayant été appréhendés ici et là à Paris, un total de 104 Croates avait été interpellé, a précisé en milieu d'après-midi la préfecture de police.
"Ils étaient officiellement 60 dans l'hôtel, certains ont pu se faufiler en plus dans les chambres. Ils étaient là pour une nuit, ils sont arrivés hier. C'est la première fois qu'ils descendaient dans cet hôtel", a raconté à l'AFP une employée qui a souhaité garder l'anonymat.
Si le parquet de Paris intentait des poursuites, les supporteurs interpellés mardi risquent 6 mois de prison et 30.000 euros d'amende pour ne pas avoir respecté l'interdiction de se rendre en France.
"Nous allons également vérifier si certains des supporteurs interpellés ont pris part à l'attroupement armé lundi soir", a prévenu la source proche de l'enquête.
"Au vu des incidents du match aller, nous savions que des supporteurs qui n'ont rien à voir avec l'amour du football pouvaient se livrer à des violences et à des exactions", a expliqué Manuel Valls.
"Des poursuites auront lieu contre ceux qui se sont livrés à des violences et ils seront reconduits à la frontière; des supporteurs parisiens qui étaient interdits de stade feront aussi l'objet de poursuites et évidemment le dispositif policier pour le match de ce soir va être renforcé", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Ces arrestations ont aminci le contingent de supporteurs croates qui avaient décidé de se rendre à Paris, même s'"il y en a certainement quelques-uns qui circulent à droite, à gauche", selon une source policière.
Les supporteurs du Dinamo Zagreb, les Bad Blue Boys (BBB), ont une très mauvaise réputation en Europe. En 1994, un policier français avait été grièvement blessé lors de violences en marge d'une rencontre contre Auxerre et le club avait été banni un an de la scène européenne.
"Ce qui s'est produit à Paris (...) n'est qu'un nouvel épisode d'une série de tristes histoires", a déclaré à l'AFP une porte-parole du Dinamo, Morana Djurevic.