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© AFP/Glyn Kirk
Le manageur d'Arsenal Arsène Wenger lors d'un entraînement le 20 novembre 2012 à Londres
Arsène Wenger traverse sa pire période depuis le début de son règne à Arsenal il y a seize ans, et tout autre résultat qu'un succès à Reading lundi lors de la 17e journée de Premier League ferait monter d'un cran la pression sur les épaules du manager de plus en plus contesté.
Le Français botte en touche lorsqu'on lui demande s'il a déjà connu pire crise à la tête des "Gunners". "Je ne pense pas en ces termes", a-t-il dit avant le déplacement chez le promu. Mais les chiffres parlent pour lui.
Jamais depuis son arrivée, Arsenal n'avait engrangé aussi peu de points en 16 matches de Championnat d'Angleterre (24) et jamais son ratio de victoires toutes compétitions confondues (44%) n'avait été aussi faible.
Le club a touché le fond mardi en étant éliminé en quarts de finale de la Coupe de la Ligue par un club de 4e division, Bradford, aux tirs au but (1-1), alors que Wenger avait aligné sa meilleure équipe possible, ou presque, dans l'espoir de mettre un terme à une traversée du désert de sept ans sans trophée.
Après ce coup dur, Wenger a encaissé stoïquement les critiques - "je suis là pour ça", a-t-il dit - tout en les estimant exagérées. "A vous entendre, on dirait que nous sommes tombés en 2e division", s'est-il défendu, soulignant que la saison ne "serait pas jugée sur la Coupe de la Ligue mais sur la Ligue des champions, le Championnat et la Coupe d'Angleterre".
De fait, Arsenal a gagné son billet pour les 8e de finale de la C1 pour la 13e saison d'affilée et peut encore rêver d'une belle campagne européenne.
A l'intérieur de ses frontières, le club occupe un 7e rang peu en rapport avec son standing, mais avec seulement deux points de retard sur la 4e place, il reste dans la course à l'essentiel maintien dans l'élite continentale.
Un ticket européen n'a toutefois aucune chance à lui seul de rassurer ceux qui se lamentent du déclin des "Gunners". Parmi eux, George Graham, prédécesseur de Wenger, qui a estimé récemment que son ancien club "ne gagnerait plus jamais le titre" de Premier League.
Le flair émoussé de l'Alsacien de 63 ans est une des causes soulevées par ses critiques, l'Ivoirien Gervinho, pris en grippe par une partie des fans, étant la dernière d'une série de recrues décevantes après Chamakh, Bendtner, Arshavin, Squillaci, Djourou et Andre Santos.
Plus globalement, c'est la politique du club et sa philosophie, étroitement associées à Wenger, qui ont de plus en plus de mal à convaincre les supporteurs frustrés de titre depuis la FA Cup de 2005.
Le manageur français se fait fort de ne dépenser en transfert que l'argent généré par le club, voire moins. Depuis cinq ans, les dépenses d'Arsenal lors des mercatos ont été inférieures de 45 millions de livres aux recettes tirées des ventes de Fabregas, Nasri, Van Persie et autres Clichy et Song.
Des supporteurs soupçonnent l'actionnaire majoritaire, l'homme d'affaires américain Stan Kroenke, et le directeur général Ivan Gazidis de donner la priorité au profit sur l'ambition sportive, avec la participation active de Wenger, que les commentateurs ne voient pas démissionner avant sa fin de contrat en 2014 ni être limogé.
Le Français a confirmé que sa ligne de conduite resterait inchangée avant le match à Reading. Interrogé sur les projets d'achat du club au mercato d'hiver, Wenger a déclaré, sous la forme d'une boutade: "Nous allons vous surprendre en achetant Messi".