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© AFP/Ian MacNicol
Le patron du club de Newcastle, Lee Charnley (d), le 24 mai 2015, a été arrêté dans le cadre d'une enquête du fisc
Le fisc britannique a lancé mercredi une vaste opération antifraude et procédé à plusieurs arrestations dans le milieu du football au Royaume-Uni et en France, la presse pointant les clubs de West Ham et Newcastle.
L'administration fiscale britannique a annoncé une descente de 180 agents des deux côtés de la Manche et l'arrestation de "plusieurs personnes travaillant dans le football professionnel pour des fraudes suspectées de cinq millions de livres à l'impôt et aux cotisations sociales".
Au Royaume-Uni, des perquisitions ont été menées dans le nord-est et le sud-est du pays au cours desquelles "des dossiers d'entreprises et financiers, ainsi que des ordinateurs et des téléphones portables" ont été saisis.
En France, le parquet national financier, qui a reçu en juillet une demande d'entraide des autorités judiciaires britanniques, a annoncé dans un communiqué avoir placé quatre personnes en garde à vue et mené une dizaine de perquisitions.
L'enquête porte sur des faits de fraude fiscale aggravée et de blanchiment de ce délit "commis à l'occasion de plusieurs transferts de joueurs de football entre des clubs français et des clubs évoluant en Premier League", championnat anglais de première division, a précisé le parquet financier français.
Les autorités britanniques soupçonnent "des paiements occultes au bénéfice de certains joueurs, de leurs agents ou de tiers, leur permettant d'éluder des impôts", a-t-il ajouté.
La presse britannique a assuré que les clubs de West Ham United et de Newcastle United avaient été visés en Angleterre, ajoutant que le directeur exécutif de Newcastle United, Lee Charnley, avait été arrêté.
West Ham, qui joue en Premier League, est situé à Londres, dans le sud-est de l'Angleterre. Evoluant en Championship (deuxième division) mais assuré de remonter en Premier League la saison prochaine, Newcastle se trouve dans le nord-est du pays.
- Droit à l'image -
Contacté par l'AFP, West Ham United a simplement dit "coopérer entièrement avec l'administration fiscale dans son enquête". Newcastle United n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP dans l'immédiat.
Ces clubs ont fait signer de nombreux joueurs français ou provenant de clubs français ces dernières saisons. Newcastle faisait jouer tant de joueurs français il y a quelques années que l'équipe avait été surnommée la "légion française" en Angleterre.
L'agence Press Association a précisé que le prestigieux club londonien de Chelsea, actuellement en tête de la Premier League, avait aussi reçu une visite d'agents du fisc dans cette affaire, mais à de simples fins d'information. "En lien avec son enquête, le fisc a demandé une information que le club va lui fournir", a déclaré un porte-parole de Chelsea.
Ni la Premier League anglaise, ni la Ligue de football professionnel (LFP) ni la Fédération (FFF) françaises n'ont fait de commentaire.
Selon plusieurs experts, cette enquête concerne la question du droit à l'image. Dans un rapport publié en janvier, la Commission parlementaire britannique des comptes publics avait pointé des abus à ce sujet.
La règle en vigueur permet aux footballeurs de déclarer séparément de leur revenu principal les revenus tirés de leurs droits à l'image, ce qui, combiné à l'application du système préférentiel des contribuables dits "non-domiciliés", leur permet de réduire de façon importante leur impôt.
Dans ce rapport, la commission disait que l'administration fiscale avait ouvert des enquêtes à l'encontre de 43 footballeurs, huit agents et 12 clubs.
Les droits à l'image étaient déjà au c?ur du scandale des "Football Leaks", ces révélations lancées début décembre par un consortium de douze médias européens.
Parmi les joueurs cités, la super star du Real Madrid, le Portugais Cristiano Ronaldo , est accusé d'avoir dissimulé près de 150 millions d'euros de revenus de sponsoring dans des paradis fiscaux ces sept dernières années grâce à des montages offshore passant par la Suisse et les Iles vierges britanniques.
Cristiano Ronaldo avait à l'époque nié avoir commis des faits répréhensibles. Le fisc espagnol s'est engagé à enquêter sur les révélations des "Football Leaks". Le quadruple vainqueur du Ballon d'Or a dit croire que la justice trancherait en sa faveur.