Happy Birthday : |
© AFP/Franck Fife
Le milieu de terrain Yann Mvila au cours d'une interview au centre d'entraînement de l'équipe de France à Clairefontaine, le 25 mai 2012.
La commission de discipline de la FFF a eu la main très lourde jeudi avec les cinq "Bleuets" qui s'étaient offert une virée nocturne à Paris en plein rassemblement de l'équipe de France Espoirs, suspendant notamment Yann Mvila de toutes sélections nationales jusqu'au 30 juin 2014 inclus.
Si le milieu rennais -apparu comme un "instigateur" de cette virée selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP- est le joueur plus lourdement sanctionné, les quatre autres fautifs ne sont guère mieux lotis, Chris Mavinga (Rennes), Wissam Ben Yedder (Toulouse), Antoine Griezmann (Real Sociedad) et Mbaye Niang (AC Milan) étant ainsi suspendus en sélections nationales jusqu'au 31 décembre 2013.
La Fédération française de football a donc frappé très fort pour tenter de mettre un terme à une affaire assez embarrassante à un mois des élections à la présidence de l'institution (le 15 décembre), juste après les problèmes de comportements constatés lors de l'Euro-2012 et deux ans après le fiasco de Knysna.
Christophe Bouchet, candidat déclaré contre le président sortant Noël Le Graët, avait ainsi souhaité auprès de l'AFP une "sanction visible et pédagogique", évoquant l'idée d'une "repentance" et des sanctions comme des "travaux d'intérêt général, des missions ou explications auprès des jeunes".
Pour mémoire, Eric Cantona avait écopé d'un an de suspension pour avoir traité le sélectionneur de l'équipe de France Henri Michel de "sac à merde" en 1988. Quant à Nicolas Anelka , auteur d'insultes envers Raymond Domenech à la mi-temps du France-Mexique du Mondial-2010, il avait été exclu des Bleus pour 18 rencontres. La FFF a décidé cette fois d'aller encore plus loin et de marquer le coup, une bonne fois pour toutes.
L'affaire remonte à la nuit du 13 au 14 octobre quand les cinq fêtards avaient fait un aller-retour Le Havre-Paris par la route pour une virée en discothèque sur les Champs-Elysées, au lendemain de la victoire des Espoirs contre la Norvège en barrage aller à l'Euro-2013 au Havre (1-0).
Suite de carrière en pointillés
L'élimination après la défaite 5-3 au match retour en Scandinavie, le 16 octobre, avait provoqué un tollé quand cette sortie avait été rendue publique par le quotidien sportif L'Equipe.
La différence de traitement entre Mvila, privé quoi qu'il arrive de la Coupe du monde au Brésil en 2014, et ses quatre acolytes s'explique sans doute par "le casier judiciaire" fourni du milieu rennais.
Déjà suspendu temporairement par son club pour cette virée nocturne avant d'être réintégré, Mvila était en effet déjà connu pour d'autres écarts. Au printemps, il avait ainsi passé une nuit en garde à vue après avoir giflé une personne de son large entourage, 10 jours après avoir eu une altercation avec des supporteurs au lendemain de l'élimination face à Quevilly en demi-finale de la Coupe de France.
Fin juillet, il était déjà passé devant cette commission de discipline de la FFF et avait été rappelé à l'ordre pour avoir omis de serrer la main d'un coéquipier et du sélectionneur Laurent Blanc à sa sortie d'Espagne-France en quart de finale (2-0) de l'Euro-2012.
Habitué des A (22 sélections, 1 but), il avait été remis en octobre à la disposition des "Bleuets" (8 sélections) pour encadrer les plus jeunes et les guider vers la qualification, dans un rôle de grand frère...
Désormais privé d'équipe de France pendant plus d'un an et demi, Mvila voit à 22 ans la suite de sa jeune carrière s'écrire en pointillés alors qu'il fut un temps considéré comme le plus grand espoir du football français à son poste.
L'affaire pourrait également avoir de graves retombées économiques pour son club de Rennes, le joueur, courtisé il y a peu par les plus grandes écuries européennes, pouvant perdre une bonne partie de sa valeur marchande.
Auditionnés dans la matinée, aucun des cinq joueurs n'avait effectué la moindre déclaration à leur sortie du siège de la FFF, boulevard de Grenelle à Paris.