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Appelé à la rescousse du club en décembre 2013, Rolland Courbis a quitté mercredi son poste d'entraîneur de Montpellier, fatigué de "24 mois pénibles" entre bonnes surprises, coups durs et critiques fréquentes de son bouillonnant président Louis Nicollin.
Il avait averti, après une invraisemblable défaite à domicile 3-2 contre Monaco, alors que Montpellier avait mené 2-0: "Je suis compté huit comme un boxeur. Je ne suis pas encore complètement KO. Quand ce sera le cas, je vous le dirai."
C'est donc le cas: Courbis, 62 ans et par ailleurs animateur sur la radio RMC, a confié à cette dernière être "fatigué", et a jugé qu'il était dans "l'intérêt du club" que "les cinq derniers mois" de la saison de Montpellier se fassent sans lui.
"Les présidents Louis et Laurent Nicollin ont reçu ce jour la démission de Rolland Courbis ", a dans la foulée confirmé le club sur son site internet. "Ils en prennent bonne note et annonceront dimanche 27 décembre qui lui succédera au poste d?entraîneur."
Les noms de William Prunier, entraîneur de la réserve du club, mais également de l'entraîneur de Nantes Michel Der Zakarian, sont avancés par la presse pour lui succéder.
Il faut dire que les cinq premiers mois de la saison montpelliéraine ont été pénibles: alors qu'il avait terminé à une surprenante 7e place en 2014-15 en dépit d'événements contraires, le club a débuté par une série de 7 matches sans victoire, dont 6 défaites, qui lui ont valu d'être provisoirement lanterne rouge.
Montpellier a depuis redressé la barre, avec notamment un succès de prestige contre Lyon lors de la 15e journée (4-2), mais pas suffisamment pour faire mieux qu'une 15e place à la trêve. Ce, alors que Louis Nicollin, le patron du club, avait dit au début de la saison espérer " finir dans les dix premiers et de passer deux ou trois tours en Coupe".
- Deux rétablissements réussis -
Le gouailleur Courbis s'est alors vu reprocher par son président haut en couleur, notamment, une préparation ratée, le recrutement, ainsi que son dispersement médiatique.
Courbis, revenu aux commandes de Montpellier en décembre 2013 après une première pige entre 2007 et 2009, peut pourtant se prévaloir de quelques succès avec le club héraultais.
Valeur montante des entraîneurs français dans les années 90, passé sur le banc de Bordeaux, Toulouse, puis Marseille, il avait vu son ascension stoppée par des déboires judiciaires à l'OM, et était arrivé à la tête du club en mai 2007 avec un ordre de mission périlleux.
Le MHSC risque alors une rétrogradation en National, mais Courbis réussit le sauvetage lors des quatre dernières journées. Il ramène ensuite Montpellier dans l'élite en deux saisons, avant de céder sa place à René Girard - lequel deviendra champion de France en 2012.
Plus de quatre ans plus tard, en décembre 2013, Nicollin, président omnipotent, rappelle Courbis avec pour mission d'assurer le maintien en Ligue 1. L'objectif acquis, il conduit ensuite Montpellier à la 7e place la saison suivante, malgré notamment l'inondation du stade de la Mosson et la grave blessure de son meneur Morgan Sanson.
Irrité par les critiques de son président cette saison, il a toutefois assuré avoir été "très content" d'être dans un "club extraordinaire, monté de façon familiale".
Tout en espérant, toujours sur RMC, "ne pas y retourner une troisième fois parce que j'arrive souvent dans les clubs pour réparer, et ça voudrait dire que ça ne marche pas."
Il dresse malgré tout un bilan "positif" de son expérience montpelliéraine, précisant d'ailleurs qu'il sera à la reprise de l'entraînement dimanche "pour embrasser tout le monde"... et leur dire "au-revoir".