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© AFP/Kenzo Tribouillard
Noël Le Graët, lors d'une conférence de presse à Paris, le 29 octobre 2012.
En poste depuis 18 mois, Noël Le Graët a été sans surprise réélu samedi à la tête de la Ffédération française de football, avec 83% des voix face à François Ponthieu et Eric Thomas, et a désormais pour mission de réussir avec la "3F" le grand rendez-vous de l'Euro-2016 en France.
"Le score m'honore, mais il me donne des responsabilités. Vous ne serez pas déçus. Vous pouvez vraiment compter sur nous, on va se remettre au travail", a-t-il affirmé juste après le scrutin.
L'élection à suspense a eu lieu il y a un an et demi, quand avait à la surprise générale (sauf la sienne) battu Fernand Duchaussoy pour prendre la présidence de la "maison bleue".
Samedi, son succès ne faisait pas le moindre doute face à deux rivaux incapables de lui disputer la victoire, et la seule incertitude portait sur son score.
Avec 83,07% des voix, le Breton, 70 ans, est évidemment bien élu, même si l'esprit de la réforme initiée en 2010, avec la création d'un scrutin de liste, était justement d'éviter les scores de république bananière.
Ses deux concurrents ont vécu la défaite très différemment. Avec 3,72% des voix, Eric Thomas, déjà candidat en juin 2011 (0,19% des voix), n'est pas parvenu à porter les revendications du monde amateur et du foot "d'en bas", malgré le médiatique soutien d' Emmanuel Petit .
"Je suis très, très déçu, a-t-il dit à l'AFP. Le résultat est dur à encaisser. On dérange. On remet en cause le système et le système nous a renvoyés d'où on vient, dans nos clubs."
François Ponthieu, ex-patron de la DNCG, a lui créé une petite surprise avec un score à deux chiffres (13,20%) malgré un programme centré sur l'éthique et les valeurs, jugé très minimaliste y compris dans les couloirs de la FFF.
Sa réaction après le vote - "je suis déjà derrière Noël Le Graët à qui je souhaite de réussir un bel Euro-2016" - a entretenu l'ambiguïté autour de son projet, même s'il réfute depuis le début l'idée d'une candidature "de témoignage".
Au-delà de cette opposition relative, l'ancien maire de Guingamp, ancien président du club de la ville et ex-président de la Ligue, pouvait se reposer sur un bilan généralement considéré comme positif et qui lui a valu l'indispensable soutien de l'UCPF, le syndicat des clubs professionnels.
Les comptes fédéraux sont positifs de 0,9 million d'euros pour l'exercice 2011-2012, la baisse du nombre de licenciés est à peu près enrayée et son choix de confier la sélection à Didier Deschamps a été validé par le match nul ramené d'Espagne en octobre (1-1).
"En 18 mois, il a remis de l'ordre dans la maison", a résumé Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, heureux de retrouver "un football français en formation de combat pour les quatre ans qui viennent".
Car l'échéance est désormais clairement identifiée avec l'Euro-2016 organisé en France, aboutissement évident du mandat de Le Graët, même si le président réélu a évoqué l'arbitrage, les sélections nationales (notamment en vue du Mondial-2014) et le soutien financier au monde amateur comme priorités immédiates.
"C'est dans quatre ans mais ça va déjà prendre beaucoup du temps de la fédération. Je vais mettre en place des équipes qui vont se mettre au travail très vite", a-t-il promis après avoir parlé de "cadeau du ciel".
Pourtant, cette belle journée s'est achevée dans la confusion puisque la réaction de Le Graët à la suspension à titre conservatoire du stade de Bastia après de nombreux incidents causés par les supporteurs corses a, passées les félicitations de rigueur, fait sortir Thiriez de ses gonds.
"Je suis toujours très attentif aux conseils de Noël Le Graët. (...) Il est plus facile de jouer le rôle du gentil, surtout quand on n'est pas personnellement responsable de la sécurité du championnat professionnel. Le temps des bonnes paroles est dépassé, place aux actes", a réagi le patron de la Ligue.
"Les sanctions, c'est bien, mais ça ne suffit pas", avait auparavant jugé Le Graët.