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Les ligues de football professionnel de l'Espagne et du Portugal ont dénoncé devant la Commission européenne la décision de la Fifa d'interdire la propriété de joueurs par des tiers (TPO, third-party ownership).
"Cette interdiction enfreint les normes de protection de la concurrence du Traité de fonctionnement de l?Union européenne (TFUE), ainsi que les libertés fondamentales d'établissement, de prestation de service, de travail et de circulation de capitaux", écrivent les deux ligues dans un communiqué commun publié lundi.
Cette plainte "peut entraîner une sanction de plusieurs millions" d'euros "pour la Fifa et des indemnités pour les clubs, les joueurs et les tiers affectés", affirment les deux ligues, qui ont dénoncé la décision de la Fifa devant la direction générale de la concurrence de la Commission européenne.
Le comité exécutif de la Fifa a annoncé le 19 décembre qu'il mettrait en application au 1er mai son interdiction de la propriété de joueurs par des tiers.
La Fifa précisait alors que "les accords déjà existants doivent être maintenus jusqu'à leur expiration contractuelle" et que "les nouveaux accords signés entre le 1er janvier et le 30 avril" seront limités à une durée d'un an maximum.
La Fifa a pris cette décision sous la pression de l'UEFA, dont le président, Michel Platini , dénonce le fait que les joueurs ne soient plus maîtres de leur avenir parce qu'ils appartiennent "de plus en plus souvent à des sociétés opaques basées dans des paradis fiscaux et contrôlées par on ne sait quel agent ou fonds d'investissement".
"C'est un problème global et c'est au niveau mondial que cela devrait être réglementé ! Monsieur le président de la Fifa (...), je profite de votre présence pour vous lancer un appel solennel: ayez le courage politique de vous attaquer à ce problème une bonne fois pour toute", avait encore déclaré Platini en mars 2014 devant le président de la FIFA Joseph Blatter.
Aux arguments de Michel Platini les ligues espagnole et portugaise opposent notamment ceux de l'inégalité entre clubs, assurant que l'interdiction de ce système privera les clubs les plus modestes de la possibilité de recruter à moindre frais en partageant "avec des tiers les droits de joueurs professionnels".
La pratique des joueurs "appartenant" à des tiers est encore essentiellement en vigueur en Amérique du sud. Elle est présente aussi en Espagne et au Portugal. Les droits sportifs des joueurs sont en copropriété entre des clubs et des investisseurs. Elle est souvent mise en ?uvre par des clubs ayant des dettes importantes.