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Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a desserré un peu les dents pour Luis Suarez , mais pas trop tout de même: le "serial mordeur" peut s'entraîner au Barça, mais sa suspension est maintenue jusqu'à fin octobre.
. La sanction reste exemplaire
Le TAS, basé à Lausanne, en jugeant la sanction "de manière générale proportionnée à la faute commise", mais l'interdiction de "toute activité annexe au football (...) excessive", a juste atténué la peine de l'Uruguayen.
Initialement, sa suspension de 9 matchs en sélection et quatre mois d'interdicion de toute activité liée au foot, prononcée le 26 juin, l'empêchait notamment de s'entraîner avec son club, Liverpool à l'époque, Barcelone désormais. "Le Cannibale" peut maintenant s'exercer avec ses nouveaux partenaires du Barça, mais pas encore jouer en match. Pour faire ses premiers pas en compétition avec le maillot blaugrana, il devra attendre fin octobre.
Le TAS ne pouvait faire autrement, tant l'image fut choquante. Le 24 juin à Natal, en plein match du Mondial, loin du regard de l'arbitre, Suarez est en effet filmé en train de s'approcher dans le dos du défenseur italien Giorgio Chiellini avant de le mordre à une épaule, en mode prédateur. Sa victime tire sur son maillot pour montrer la morsure visible dans sa chair: le scandale est planétaire, se propageant à la vitesse de l'éclair sur les réseaux sociaux.
. Recidive
Un dérapage pareil dans une compétition phare ne pouvait rester impuni. "Un tel comportement ne peut être toléré sur un terrain de foot, en particulier pendant une Coupe du monde, quand les yeux de millions de personnes sont braqués sur les vedettes sur le terrain", déclare alors Claudio Sulser, président de la commission de discipline, indépendante, de la Fifa, au moment du jugement en première instance.
Le fait que le joueur soit un récidiviste en la matière --à deux reprises, dans le championnat néerlandais puis anglais-- explique aussi la sévérité de la peine. Et justifie que la Fifa rejette ensuite les appels du joueur et de sa Fédération, avant que ces derniers ne se tournent vers le TAS.
. Indéfendable
Devant la Fifa, en première instance, "Dracula Suarez" nie toute morsure. Le joueur de la Celeste finit cependant par reconnaître l'évidence sur sa page Facebook, une fois lourdement suspendu. Trop tard.
Le président de la République d'Uruguay, José Mujica, n'avait pas lui non plus calmé les esprits en taxant la Fifa de "bande de vieux fils de putes".
Le joueur, outre ceux de sa fédération et du Barça, ne manquaient pas d'avocats. Chiellini lui-même avait appelé à la clémence de la Fifa en appel. La FifPro, le syndicat international des joueurs, avait également souhaité entre les lignes que la sanction du joueur soit révisée, en introduisant une obligation de soins (sous-entendu psychologiques). Joseph Blatter, président de la Fifa, jugeait aussi "très sévère" la sanction. Mais cet acte fou reste indéfendable.
. Récupération marketing délirante
La twittosphère avait immédiatement caricaturé le joueur de la Celeste en requin des "Dents de la mer". Et devant un tel emballement, le geste incroyable de Suarez a évidemment été récupéré tous azimuts. En Chine, des sites de vente en ligne proposent des décapsuleurs à l'effigie de Suarez, une bouche grande ouverte pour faire sauter les capsules des bouteilles de bière pour la modique somme de 16,80 yuans (2 euros).
Une boutique suédoise de sex-toys en ligne a elle lancé la "pince Suarez", qui représente la tête du joueur montrant les crocs. Vendu 299 couronnes (près de 33 euros), l'objet est censé se mettre sur les tétons, plutôt que sur l'épaule, la pression de la morsure étant réglable "en fonction de l'humeur".