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© AFP/Franck Fife
Le président de la fédération française de football Noël Le Graët lors d'une conférence de presse le 29 novembre 2012 à Paris
Elu à la tête de la Fédération française de football il y a 18 mois, Noël Le Graët devrait être très largement reconduit samedi à l'issue de l'assemblée générale de l'instance, ses concurrents Eric Thomas et François Ponthieu n'étant pas en mesure de lui contester la victoire.
Avec le nouveau système de scrutin par liste issu des Etats Généraux du football d'octobre 2010, finis les scores de république bananière ou soviétique et les présidents élus avec 90% des voix, pensait-on.
Sauf que Noël Le Graët, vainqueur en juin 2011 avec 54,40% des voix contre Fernand Duchaussoy (45,41%) et Eric Thomas (0,19%, de nouveau candidat samedi), pourrait bien atteindre samedi ce genre de hauteur.
Il le doit en partie à son bilan, jugé globalement positif par la majorité des acteurs du football français, mais aussi et surtout au positionnement marginal de ses deux rivaux.
Eric Thomas représente "le foot d'en-bas". Soutenu par Emmanuel Petit , il a mené une campagne active et s'est affirmé comme une vrai force de propositions mais son score infime il y a 18 mois montre que le sérail FFF n'est pas facile à intégrer.
"Nous nous sommes enracinés. Nous sommes crédibles et légitimes, nos idées avancent", a-t-il tout de même déclaré à l'AFP. Le vice-président du club de Montlouis-sur-Loire (37) espère un score de 10% et l'absence de tentation de vote utile pourrait lui être profitable.
François Ponthieu est lui un habitué des instances du foot français, avec dix années passées à la tête de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) et deux ans au Conseil fédéral, ancêtre du comité exécutif.
Sa candidature, annoncée dès le mois de juillet, a pourtant surpris, tant il s'est montré bienveillant envers M. Le Graët et tant son programme, très centré sur les questions de valeur et d'éthique, a pu sembler restrictif.
"Il est adorable, très gentil, mais il est sur Mars. Ca n'est pas très sérieux, ça ne tient pas la route", a ainsi estimé un président de district interrogé par l'AFP.
L'avocat marseillais s'en défend, assure que "l'exemple doit être donné par le sommet de la pyramide" et plaide pour une présidence "de terrain".
La campagne, assez courtoise, a permis à ces deux voix de se faire entendre mais la route s'est en fait très nettement dégagée pour M. Le Graët avec le renoncement de Christophe Bouchet.
L'ancien président de l'Olympique de Marseille n'est resté candidat qu'un gros mois - au cours duquel il a frontalement attaqué le Breton - et a dû renoncer le 13 novembre, n'ayant pas réussi à convaincre l'ancien patron de la "3F" Fernand Duchaussoy de se joindre à lui.
Le nouveau président de la Ligue du Nord a d'ailleurs été très courtisé puisque certains de ses anciens co-listiers ont voulu le faire repartir en campagne. Mais il a résisté.
Fort du soutien de l'UCPF (le syndicat des clubs professionnels) qui juge son premier bilan "positif", Le Graët n'avait dès lors plus aucun souci à se faire.
A 70 ans, l'ancien maire de Guingamp a donc déjà le regard tourné vers l'Euro-2016, horizon très clair de ce mandat de quatre ans qui sera son dernier.
Il a aussi trouvé avec Didier Deschamps un sélectionneur qu'il apprécie infiniment plus que Laurent Blanc et qu'il croit capable de redorer durablement l'image des Bleus.
Selon un autre président de district, M. Le Graët "a réglé la question des A, a rétabli les finances fédérales et est même le meilleur garant du foot amateur". De quoi retrouver un score supérieur à 90% ?
"S'il s'agit de réélire à 90% un monsieur qui décide déjà de tout, je crains que ça ne l'aide pas à se débarrasser de ce réflexe", a toutefois prévenu Eric Thomas, relevant au passage l'un des défauts les plus souvent reprochés au sortant.