© AFP/Jean-Pierre Clatot
Le gardien de l'OL Hugo Lloris (rouge) entre sur le terrain pour le match de Ligue 1 entre Lyon et Evian/Thonon, le 24 août 2012, à Annecy.

Transféré vendredi au club anglais de Tottenham Hotspur pour seulement 10 millions d'euros, le gardien Hugo Lloris , arrivé à Lyon de Nice en juin 2008, a suivi une trajectoire opposée à celle de l'OL où il espérait gagner des titres mais dont il a, au final, accompagné le déclin.

Successeur de Grégory Coupet, gardien emblématique des années glorieuses au cours desquelles l'Olympique lyonnais a remporté sept titres consécutifs de champion dont le doublé Coupe de France-Championnat en 2008, Lloris, après 202 matches avec Lyon, n'aura gagné que la Coupe de France en 2012 et le Trophée des Champions fin juillet dernier.

Il a également disputé une demi-finale de la Ligue des Champions perdue contre le Bayern Munich en 2010.

Ses multiples parades n'ont pu enrayer l'érosion du club, classé 4e la saison passée, manquant le podium pour la première fois depuis 1999 et la qualification pour la Ligue des Champions à laquelle le club rhodanien participait sans discontinuer depuis 2000-2001.

Et encore, l'OL, malgré ses performances, n'avait-il que la 14e défense de la Ligue 1 la saison dernière (51 buts encaissés).

"C'est une perte pour le club. Ce sera forcément un manque. Hugo est un gardien de classe mondiale", reconnaît le milieu Maxime Gonalons. C'est Rémy Vercoutre, numéro 2 du poste derrière Coupet puis Lloris depuis son arrivée à l'OL en 2002, qui deviendra le gardien titulaire.

A l'inverse de ses déceptions lyonnaises, au cours de ces quatre ans, Hugo Lloris s'est installé dans les buts de l'équipe de France avec laquelle il compte 38 sélections dont la première le 19 novembre 2008 contre l'Uruguay (0-0).

Il en est devenu le capitaine cette année, brassard pour l'heure confirmé par le nouveau sélectionneur Didier Deschamps .

Le choix en question

Transféré par l'OGCN, où il avait été formé, pour une somme de 8,5 millions d'euros, Lloris, 25 ans, quitte donc l'OL pour seulement 10 M EUR et un maximum de 5 M EUR de bonus liés à ses performances et celles de sa nouvelle équipe.

Outre ces intéressements, l'OL pourrait toucher 20% sur une éventuelle plus-value en cas de cession future de Lloris.

La somme apparaît néanmoins très modeste par rapport à ses états de services avec l'Olympique lyonnais dont le président Jean-Michel Aulas, qui l'avait dans un premier temps déclaré "intransférable", avait exigé 20 M EUR pour le céder après lui avoir accordé un bon de sortie.

Son départ permet notamment d'alléger sensiblement la masse salariale du club.

Tottenham a profité non seulement de la situation financière difficile de Lyon mais aussi d'être le seul client sur les rangs pour l'acquérir afin de faire baisser le montant de la transaction.

Toutefois, le choix de rejoindre les Spurs effectué par Hugo Lloris , qui souhaitait aussi relever un nouveau challenge face aux capacités incertaines futures de l'OL, apparaît financier et fiscal plutôt que sportif.

L'exposition de Tottenham, qui ne figure pas parmi les tout meilleurs clubs anglais, ne sera pas meilleure que celle de Lyon, en tout cas cette saison, les deux équipes étant engagées en Europa League.

Enfin, la question sera de savoir si Hugo Lloris , perfectible sur les sorties aériennes comme en témoigne encore le but concédé contre l'Angleterre à l'Euro, sera à la hauteur dans un championnat où avec son physique (1,88 m, 78kg), il ne figurera pas parmi les gardiens les plus imposants en Premier league.