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Le sélectionneur Dunga tente de consolider l'équipe du Brésil, avec un gros test contre la France jeudi à Saint-Denis, après la débâcle à domicile du dernier Mondial qui a laissé des traces indélébiles.
Les matches amicaux contre les Bleus et le Chili (dimanche à Londres) sont les derniers rendez-vous avant la Copa America (11 juin-4 juillet au Chili), première compétition officielle de Dunga pour son second passage aux commandes de la Seleção, après une première expérience mitigée de 2006 à 2010.
Le sélectionneur doit jongler entre la pression des résultats immédiats et le besoin de reconstruction à long terme, avec le Mondial-2018 en Russie dans la ligne de mire.
"La Copa America est importante, mais notre priorité, ce sont les qualifications pour la prochaine Coupe du monde. Le niveau est de plus en plus relevé et la route qui mène à la Russie en 2018 est longue et semée d'embûches", prévient-il.
Capitaine malheureux de la finale de 1998, Dunga retrouvera le Stade de France avec huit rescapés de la raclée infligée par l'Allemagne en demi-finale du Mondial (7-1): un gardien (Jefferson), deux défenseurs (Thiago Silva et Marcelo), quatre milieux (Fernandinho, Willian, Oscar, Luiz Gustavo), et Neymar.
"Ça ne sert à rien de tout changer, de faire table rase. Nous disposons encore de joueurs de qualité", avait rappelé le sélectionneur en août.
Dunga a néanmoins renouvelé aux deux tiers le groupe par rapport aux mondialistes de Luiz Felipe Scolari , en le rajeunissant largement, à l'image du latéral monégasque Fabinho ou du meneur Coutinho (Liverpool), avec quelques touches d'expérience, comme l'attaquant Robinho.
- 'Talent et humilité' -
Après six rencontres, le bilan est plutôt flatteur,même s'il ne s'agit que de matches amicaux: six victoires, 14 buts inscrits et un seul encaissé, dont un succès de prestige contre l'ennemi juré argentin (2-0).
Dans le jeu, la Seleção montre une solidité défensive à toute épreuve et une vitesse d'exécution redoutable en contre-attaque. Pas de quoi faire taire les critiques, qui reprochent depuis toujours à Dunga de dénaturer le style de jeu autrefois flamboyant de la Seleção.
"On me parle de 'futebol-arte', mais qu'est-ce que ça veut dire? Un bel arrêt de gardien, c'est de l'art. Récupérer le ballon, c'est aussi un art. On ne va pas trouver un Pelé à chaque coin de rue. Pelé est un mythe. Nous devons allier talent et humilité", martèle-t-il.
Pas de Pelé, mais le numéro 10 est entre de bonnes mains avec Neymar, 23 ans et déjà 42 buts en équipe nationale, plus que Bebeto (39) ou Rivaldo (34). Avec le nouveau sélectionneur, l'attaquant du Barça a pris du galon en chipant le brassard à Thiago Silva.
Ce dernier s'en est ému mais a été sèchement recadré par Dunga: "En équipe nationale, rien n'est acquis, il n'y a pas de chasse gardée. Nous avons besoin de nouveaux leaders".
Le défenseur du Paris SG, psychologiquement touché par le Mondial et auteur d'un second semestre 2014 médiocre, est redevenu "o Monstro" en 2015. Au "SDF", il sera cependant privé de son binôme parisien David Luiz, forfait, et pourrait être associé à Miranda (Atletico Madrid).
- Neymar et le désert -
Si Thiago Silva revient à son niveau, Neymar n'a jamais perdu le sien: le nouveau capitaine a inscrit sept buts en six matches (dont un quadruplé contre le Japon).
"Il aime les défis. Plus il aura de responsabilités, plus il évoluera. Il est en train de marquer l'histoire du football européen", se félicite Dunga, tout en admettant que sa jeune star est un cache-misère.
"Avant, nous avions des joueurs qui étaient des références en Europe, Careca, Rivaldo, Ronaldo. Aujourd'hui, personne ne sort du lot, mis à part Neymar. Ça dérange de voir que le foot brésilien en est arrivé là", regrette-t-il.
Le réservoir de talents, qui semblait inépuisable, a du mal a fournir de nouveaux cracks. En début d'année, les moins de 20 ans ont terminé le Championnat d'Amérique du Sud à une piteuse quatrième place sur six équipes...
Pour le nouveau Pelé, on repassera.