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Patrice Evra
tacle un ballon contre la Real Sociedad le 23 octobre 2013
La Fédération française de football a décidé de ne pas suspendre Patrice Evra avant des barrages "décisifs" face à l'Ukraine en novembre, notant son regret sur la "forme" de ses propos polémiques à l'encontre de quatre consultants.
Evra avait traité les consultants, entre autres, de "clochards" et de "parasites" dans un entretien diffusé dimanche sur Téléfoot, émission de foot de TF1, chaîne partenaire de la "3F", qui souligne que "l'interview a été menée pour le pousser à bout".
La polémique avait ressuscité les fantômes de Knysna, cette fameuse grève des Bleus --dont Evra était alors le capitaine-- à un entraînement pendant le Mondial-2010 en Afrique du Sud.
Le joueur de Manchester United s'est donc rendu jeudi, dans la plus grande discrétion, loin des micros et caméras, au siège de la FFF, pour répondre à la convocation du président Noël Le Graët et du sélectionneur Didier Deschamps .
"Au-delà des problèmes de personnes, tenant compte des explications fournies, du regret manifesté par le joueur sur la forme employée et dans la perspective de deux matches décisifs (barrages contre l'Ukraine les 15 et 19 novembre) pour l?avenir du football français, le président Noël Le Graët décide que Patrice Evra reste à la disposition du sélectionneur national", explique la "3F" dans son communiqué.
Le Graët et Deschamps "ont, de nouveau, signifié devant le joueur leur désaccord formel quant à certains termes employés et à l'opportunité de ce règlement de comptes personnel à l?approche d?une échéance capitale", selon ce texte.
TF1 ne fait "aucun commentaire"
Evra s'est défendu "d?avoir voulu nuire, de quelque manière que ce soit, à l?image de la sélection nationale ou du football français", poursuit la FFF.
Le latéral gauche "a fait valoir que, si le moment était effectivement mal choisi, et l?emploi de certains mots déplacé, l?acharnement dont il estimait être la victime de la part des personnes visées était une réalité dont avait eu à souffrir sa famille".
"Ce qui pouvait expliquer, à défaut de le justifier, qu?il ait fini par craquer au terme d?une longue interview habilement menée pour le pousser à bout et le faire sortir de ses gonds", estime la FFF dans son communiqué.
"Nous n'avons aucun commentaire à faire", a répondu la chaîne TF1, sollicitée par l'AFP pour réagir à cette dernière phrase de la "3F".
Dans cette interview, Evra s'en était pris nommément à Luis Fernandez , Bixente Lizarazu , Rolland Courbis et Pierre Ménès.
Evra les accusait, en vrac, de n'avoir rien fait d'autre que "sucer des Chupa Chups et danser la Macarena" (Fernandez), de ne faire "que parler" (Courbis), d'avoir refusé de lui serrer la main lors de sa première sélection (Lizarazu) ou de ne pas savoir faire "huit jongles" (Ménès).
Evra, solution N1 à gauche
Une suspension d'Evra (52 sélections) aurait posé un problème sportif. L'ancien joueur de Monaco a montré sur les derniers matches d'octobre qu'il restait au-dessus de son concurrent Gaël Clichy dans la hiérarchie au poste de latéral gauche. Les alternatives ne sont pas légion. Lucas Digne, champion du monde des moins de 20 ans cet été et titulaire à ce poste avec les Espoirs, joue peu au Paris SG.
Il ne faut pas négliger non plus le poids d'Evra dans le vestiaire, puisque, comme l'avait rappelé Le Graët lundi, "au niveau du groupe, Evra est bien, estimé par ses amis".
Le discours d'Evra, joueur apprécié par le leader technique des Bleus Franck Ribéry, avait d'ailleurs galvanisé le vestiaire français à la mi-temps de Belarus-France (victoire 4-2), alors que les hommes de Deschamps étaient menés 1-0.
Mercredi soir, Evra, en Ligue des champions avec Manchester United, a livré un match solide, ne semblant nullement atteint par la polémique au centre de laquelle il s'était retrouvé en France depuis dimanche.