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Bousculée comme rarement par l'Albanie avant de se ressaisir (1-1), l'équipe de France a présenté deux visages vendredi, mais les joueurs et le sélectionneur ont insisté sur la réaction d'orgueil en seconde période qui a permis de préserver leur invincibilité depuis le Mondial.
Il était difficile pour les Bleus de bomber le torse après une prestation si contrastée face à un adversaire certes bien organisé mais tout de même assez limité. Sans balayer les acquis de la Coupe du monde, un revers contre la 48e nation Fifa aurait fait tache sur le CV des Tricolores à un an et demi de l'Euro-2016.
Didier Deschamps avait clairement annoncé la veille du match que l'objectif était de boucler l'année avec une seule défaite, celle concédée en quart de finale au Brésil contre le futur champion du monde allemand (1-0). L'égalisation d' Antoine Griezmann à la 73e minute (cinquième but en 13 sélections) a donc rétabli l'ordre des choses, évitant l'apparition de petits nuages dans un ciel jusqu'ici au beau fixe. Et ce juste avant le dernier rendez-vous de 2014 face à la Suède de Zlatan Ibrahimovic , mardi à Marseille.
Sans nier l'indigence de la production de ses troupes en début de rencontre, Deschamps ne voulait retenir que leur état d'esprit accrocheur et leur faculté à rétablir une situation compromise.
"Cela n'a pas été simple. Le résultat n'est pas celui qu'on escomptait mais la seconde période a été meilleure. C'est bien qu'on ait pu revenir face à une équipe accrocheuse, qui l'a été jusqu'au bout. On aura besoin de ça, cela ne nous était pas arrivé depuis un petit moment. Ce n'est pas la peur de perdre mais l'envie de gagner. On a cherché jusqu'au bout à mettre ce deuxième but, on doit maintenir ça", a-t-il déclaré.
- Circonstances atténuantes -
Un constat partagé par le capitaine Hugo Lloris , qui a sorti les arrêts qu'il fallait pour éloigner le spectre d'un revers aux allures d'humiliation.
"Il y a eu deux périodes différentes. La deuxième a été meilleure, plus agressive. A la mi-temps, le sélectionneur a dressé le constat exact et a trouvé des solutions pour qu'on rectifie le tir. Au final, c'est bien d'entretenir la bonne dynamique", a-t-il expliqué.
Mais comment expliquer la pauvreté du jeu français durant près d'une heure ? Où était passée l'équipe conquérante qui avait eu le scalp de l?Espagne (1-0) en septembre et du Portugal de Cristiano Ronaldo un mois plus tard (2-1) ?
Les Bleus, encore punis sur coup de pied arrêté (7 des 8 derniers buts encaissés), ne manquent pas de circonstances atténuantes. Au-delà des défaillances de certains leaders techniques (Pogba, Benzema), la cascade de blessures en défense avait obligé Deschamps à bricoler un quatuor totalement inédit, Raphaël Varane, toujours aussi propre et irréprochable, côtoyant des seconds couteaux à l'avenir international incertain (Jallet, Digne, Yanga Mbiwa). Pas forcément évident pour les automatismes.
Le sélectionneur avait également décidé de tester grandeur nature un dispositif à deux attaquants avec la paire Benzema-Lacazette en pointe. Un pari osé qui s'est avéré une nouvelle fois perdant, les Bleus ne retrouvant des couleurs qu'après leur passage à une configuration plus classique en 4-2-3-1 ou 4-3-3. Pas simple dans ces conditions de briller pour le meilleur buteur de Ligue 1 (11 réalisations) Alexandre Lacazette, encore décevant pour sa quatrième cape et incapable de venir bousculer la hiérarchie en attaque.
"On peut faire mieux dans ce système mais je ne veux pas non plus le condamner. On a plus de repères avec une attaque plus en largeur, l'occupation du terrain est plus rationnelle avec un trio d'attaquants", a reconnu Deschamps. Et Benzema jamais aussi à l'aise que seul devant.
Ce nul est peut-être un mal pour un bien, une "bonne leçon", comme l'a qualifié Paul Pogba . A méditer d'ici l'Euro.