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© AFP/Jonathan Nackstrand
Le sélectionneur de l'équipe de France féminine de football Bruno Bini en discussion avec une joueuse lors d'un entraînement pendant l'Euro en Suède le 19 juillet 2013 à Norrköping
Sanctionnant logiquement l'élimination précoce des Bleues en quart de finale de l'Euro, Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, a mis fin mardi au mandat de Bruno Bini, coach atypique remplacé par un technicien classique, Philippe Bergeroo.
Ce n'est pas une surprise. Les Françaises étaient données parmi les favorites pour aller au bout de l'Euro-2013 après leur 4e place frustrante au Mondial de 2011 et aux JO de 2012.
Leur élimination en quart contre le Danemark a sonné comme un coup d'arrêt.
© AFP/Valery Hache
Philippe Bergeroo, alors entraîneur de Rennes, lors d'un match de Ligue 1 à Guingamp, le 17 août 2002 sur la pelouse du stade du Roudourou
Bini "a permis à l'équipe de France de progresser", a déclaré M. Le Graët devant la presse, ajoutant "on a un bilan très positif (mais) on arrive au bout d'un système". "Après, il y a un peu de la lassitude, mais pas de sa part (Bini)", a poursuivi le patron de la "3F", qui s'exprimait à l'issue d'un comité exécutif, instance de décision, et a parlé d'une "décision unanime".
"Je ne fais pas semblant quand je dis que j'ai beaucoup de respect pour cet homme (Bini) qui a conduit magnifiquement cette équipe avec un côté humain, avec un respect des gens tout à fait exceptionnel", a poursuivi le président.
Bini est sous contrat jusqu'en 2015. Le 23 juillet, au lendemain de l'élimination, Le Graët avait déclaré à l'AFP: "Le contrat c'est une chose, la volonté de part et d'autre en est une autre".
Détracteurs
"On va discuter cet après midi des conditions économiques, a précisé Le Graët mardi. La FFF respecte le contrat complètement. La possibilité est ouverte qu'il continue à travailler à la FFF, à lui de décider."
Bini, 58 ans, était en poste depuis 2007. Il a dirigé 98 matches des féminines A. Avec lui, les filles n'ont plus été obligées de poser nues dans un calendrier --comme elles l'avaient fait-- pour faire parler du foot féminin. La sélection, à partir de la Coupe du monde 2011, a suscité un engouement médiatique et sportif sans précédent. Les bons résultats, le jeu pratiqué et le capital sympathie des Bleues ont alors tranché avec la sinistrose des garçons depuis le fiasco du Mondial sud-africain en 2010.
Mais Bini avait également ses détracteurs, lui reprochant son discours axé sur son "projet de vie" et ses méthodes atypiques comme ses causeries à base de poèmes ou de chansons, telle "un homme heureux" de William Sheller.
Un de ses principaux opposants était l'entraîneur de la section féminine de Lyon, Patrice Lair, qui disait souvent "le projet de jeu c'est bien, les résultats, c'est mieux".
Dans le Journal du Dimanche ce week-end, Lair avait même présenté sa candidature au poste dans une chronique, demandant de garder son poste en club en même temps. Le Graët, c'était prévisible, lui a fermé ironiquement la porte au nez mardi: "A l'OL, Lair mène bien son équipe, il n'est pas question de changer l'organisation de Lyon".
Mission: Mondial-2015
"Avec Bini, on a eu ce qu'on attendait avec lui: les filles ont été respectées, avec un niveau de jeu exceptionnel. Mais les filles travaillent de plus en plus dans des clubs, comme l'OL, le PSG. Il était peut-être un peu nécessaire d'améliorer ce côté technique, tactique".
Il fallait donc un technicien classique, au passé d'entraîneur de clubs de haut niveau --que n'avait pas Bini-- et issu du circuit fédéral. Soit, Bergeroo, 59 ans, ancien gardien international français, ancien entraîneur de Rennes et du Paris SG, membre de la DTN (Direction technique nationale) où il s'occupa notamment des moins de 18 ans français.
"Sa mission sera de qualifier l'équipe de France féminine pour le Mondial au Canada (2015) et éventuellement aux JO (2016) si ça se passe bien. Bergeroo est courtois, ce n'est pas un changement brutal".
Les qualifications pour le Mondial arrivent en revanche brutalement en septembre.