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Après le scandale, place aux premières sanctions: Brandao (Bastia), auteur du coup de tête sur Thiago Motta (PSG), a été suspendu à titre conservatoire jusqu'au 18 septembre par l'instance disciplinaire de la Ligue de football professionnel (LFP) jeudi.
"La commission de discipline s'est officiellement saisie de cette affaire, et devant la gravité des faits, suspend Brandao jusqu'au 18 septembre, date d'une nouvelle audition, où toutes les parties seront présentes", a annoncé le président de l'instance disciplinaire Sébastien Deneux.
M. Deneux a précisé que le 18 septembre, Thiago Motta serait "a priori convoqué". Le verdict final pourrait alors être prononcé dans la foulée de ce débat contradictoire, selon les procédures en vigueur.
Brandao s'est présenté jeudi soir de lui même pour être entendu devant l'instance disciplinaire. Il n'était initialement pas invité à le faire, mais a demandé, comme il en avait le droit, à être entendu.
"Brandao a présenté ses excuses, il était normal qu'il réserve ses déclarations à la commission de discipline, et pas à la télé ou dans un talk-show. Il se rendra à la convocation du 18 septembre où il y aura un débat contradictoire", a expliqué son avocat Olivier Martin.
-"Chaos médiatique qui le broie"-
"Cette suspension jusqu'au 18 septembre n'est pas une surprise, c'est la procédure normale, a poursuivi Me Martin. Mon client jusqu'ici a gardé le silence pour laisser passer le chaos médiatique qui le broie depuis cinq jours". Le Brésilien, à sa sortie des locaux de la LFP dans le 16e arrondissement parisien, n'a d'ailleurs pas parlé à la presse.
"Il regrette son geste et attendra le 18 septembre pour donner ses explications. D'ici là, pour lui, ce sera repos, retrouver le calme et préparer sa défense", a conclu Me Martin.
Le coup de folie de Brandao avait été filmé par la vidéosurveillance dans les couloirs du Parc des Princes samedi soir après PSG-Bastia (2-0).
Le club corse avait annoncé jeudi, avant que la suspension à titre conservatoire ne soit connue, que Brandao ne serait pas aligné samedi face à Toulouse (3e journée de L1).
Le coach bastiais Claude Makelele a expliqué son choix par un "besoin de protéger le joueur et son groupe face à la pression médiatique".
Brandao, 34 ans, connaît bien l'instance disciplinaire de la LFP, qui l'a déjà sanctionné pour des coups -moins graves- sur des adversaires dans le passé. La dernière fois, c'était la saison passée et la victime d'un acte "de brutalité" était déjà un joueur du PSG, Yohan Cabaye . Le milieu parisien avait pris un coup de coude -pendant un match cette fois- au menton, avec saignement à la clé.
-Récidive-
La récidive ne plaide pas en faveur de l'ex-joueur de Saint-Etienne. Le barème disciplinaire de la Fédération française de football (FFF) prévoit pour ce type de dérapage une suspension allant de huit matches de suspension ferme jusqu'à deux ans ferme, peine maximale si l'interruption temporaire de travail est supérieure à huit jours.
Mais Thiago Motta est "apte à jouer" vendredi face à Evian en L1 "car c'est une fracture sans déplacement", a annoncé jeudi son entraîneur Laurent Blanc .
Me Martin a d'ailleurs souligné qu'il n'y avait "pas d'ITT" dans cette affaire.
Mais les images du fameux coup de boule, qui tournent en boucle depuis samedi soir, sont accablantes, même si le Brésilien aurait, comme l'ont avancé certains de ses équipiers, été provoqué verbalement par le joueur parisien.
On y voit le Brésilien de Bastia attendre son adversaire pour lui asséner son coup de tête et prendre ses jambes à son coup pendant que Motta a le nez en sang.
En cas de lourde suspension, Bastia pourrait-il décider de se séparer du joueur ? Selon des sources proches du club corse, la piste étudiée pour le remplacer serait l'attaquant Guillaume Hoarau (sans club).
La peine sportive pourrait être exemplaire. Et les ennuis pour Brandao pourraient ne pas s'arrêter là.
Le parquet de Paris a, en effet, ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, ce qui ouvre la possibilité d'un procès. Motta a ainsi été entendu mardi par la police judiciaire parisienne, saisie pour violence volontaire. L'enquête devra notamment se pencher sur le caractère prémédité ou non du coup de tête, ce qui constituerait une circonstance aggravante pour Brandao.