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Au lendemain de son transfert astronomique à Manchester United, Anthony Martial a donné mercredi ses premières impressions lors du stage de l'équipe de France à Clairefontaine, sans se départir d'un discours convenu, assurant "ne pas avoir de pression particulière" malgré le prix déboursé par les Red Devils.
Les explications de l'ancien attaquant de Monaco étaient particulièrement attendues après son retentissant passage à "ManU" pour 4 ans et une somme estimée à près de 80 millions d'euros, en incluant les futurs bonus. Et comme c'était prévisible, les questions des journalistes n'ont pas du tout porté sur les deux prochaines échéances des Bleus, vendredi au Portugal, et le 7 septembre face à la Serbie à Bordeaux, mais essentiellement sur son cas personnel.
Comment vit-on un tel tournant dans une carrière après seulement deux ans passés chez les pros ? Est-ce possible de gérer un tel montant à 19 ans et les comparaisons avec l'icône Zinédine Zidane, acheté "seulement" 75 millions d'euros par le Real Madrid en 2001 ? Martial a été bombardé d'interrogations mais ses réponses, formulées en une ou deux phrases maximum, sont restées très policées.
"Ce n'est pas un risque. Il y aura une visibilité plus importante mais si je joue comme je sais le faire il n'y a pas de raisons que ça se passe mal", a-t-il affirmé.
- 'Ma famille a eu un peu peur' -
"C'est vraiment un rêve, je ne m'y attendais pas trop et je suis très content d'aller dans un grand club comme Manchester", a-t-il aussi expliqué, maniant visiblement déjà à merveille les éléments de langage des joueurs de football.
Quand Martial a déclaré que sa "famille a eu un peu peur, vu le montant", on a cru que la carapace allait enfin se fissurer. Mais le bizuth des Bleus s'est rapidement repris: "C'est le football, on est professionnel, on doit savoir le faire."
"Je ne sais pas si je vaux 80 millions, a-t-il ajouté. C'est fou pour un joueur de mon âge mais c'est le marché du foot, c'est entre les deux clubs, j'essaie de faire abstraction et je n'ai pas de pression particulière."
La ferveur de Manchester et plus globalement de la Premier League anglaise, le championnat le plus médiatique de la planète, n'effraient pas non plus l'inexpérimenté Martial, lui qui vient de passer deux saisons calfeutré en Principauté et découvre à peine l'équipe de France.
"J'ai des caractéristiques pour jouer dans le Championnat d'Angleterre et je suis assez pressé de montrer ma valeur, a-t-il indiqué. Cela va me changer de Monaco, il y a beaucoup de supporteurs. En Angleterre, ils vivent vraiment pour le football. A moi de m'adapter."
- Les vérités de Mangala -
Il a fallu en fait la venue en conférence de presse d'Eliaquim Mangala pour avoir des explications plus consistantes sur la manière de naviguer dans les eaux troubles du "foot-business". Le défenseur de Manchester City (24 ans, 5 sélections) sait de quoi il parle puisqu'il a été recruté la saison dernière à Porto contre 50 millions d'euros, ce qui en a fait l'arrière le plus cher de l'histoire.
"On te regarde différemment, a-t-il tout de suite noté. Il faut voir comment il va être géré par le club, sa famille. On va lui demander beaucoup et il faudra qu'il soit protégé. Quand on voit les montants du passé, on se dit que ça va un peu loin. Personne ne vaut 50, 60 ou 100 millions mais ça fait partie du business du football. Ce sont les médias qui font du bruit mais pour nous, ça fait partie du jeu et il faut faire avec sinon on ne fait pas joueur de foot."
"Quand tu joues à Monaco et que tu as un club comme Manchester United qui vient frapper à ta porte et veut mettre 80 millions, c'est difficile de refuser", a également avoué Mangala avant de rassurer son jeune et nouveau coéquipier en équipe nationale: "A aucun moment, je n'ai regretté (d'avoir signé pour Manchester City, ndlr). Je suis très bien ici, si tu passes cette étape, tu en sors plus fort."