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© AFP/Guenter Schiffmann
L'entraîneur de Monaco Claudio Ranieri s'exprime en conférence de presse, le 13 juillet 2013 à Seefeld en Autriche
Mécontents de l'accord entre la LFP et l'AS Monaco, qui devra verser 50 millions d'euros pour garder son siège social en Principauté, sept clubs ont annoncé jeudi vouloir engager une "action contentieuse", à la stupéfaction des dirigeants monégasques.
C'est par le biais d'une lettre adressée aux autres présidents de Ligue 1 et de Ligue 2, dans laquelle ils expliquent leur souhait de remettre en cause cet accord, pourtant voté à une large majorité, que les présidents du PSG, de Marseille, Bordeaux, Lille, Lorient, Montpellier et Caen (L2) ont sonné la fronde.
Une fronde qui prend la forme d'une "action contentieuse afin de faire annuler la transaction intervenue et de permettre qu?une solution soucieuse des intérêts de l'ensemble des acteurs et de l'équité sportive soit trouvée", selon un communiqué du club bordelais.
Si la LFP -que la "fronde des sept" assure ne pas viser-, n'a pas réagi, l'AS Monaco a exprimé en fin de journée son "étonnement" et sa "stupéfaction".
Monaco en appelle à la démocratie
"Notre première réaction est de confier notre étonnement", a indiqué le club du Rocher qui, s'appuyant sur le fait que "la démocratie a toujours guidé le fonctionnement des instances du football français", rappelle que "les discussions avec la LFP ont été faites dans un cadre légal" et que "cet accord a été entériné par un vote à une large majorité (16 voix)".
© AFP/Valery Hache
Les joueurs de l'AS Monaco s'entraînent au centre de La Turbie, le 7 février 2014
Le décompte de ce vote du Conseil d'Administration de la LFP intervenu le 23 janvier, que l'AFP s'est procuré, indique en effet que sur les 24 votants 16 ont voté en faveur de l'accord passé avec l'ASM, 5 ont voté contre et 3 se sont abstenus. Auparavant, le bureau de la LFP avait également voté, 7 s'exprimant pour l'accord, 2 contre, un seul s'abstenant.
"Nous ne pouvons donc que faire part de notre stupéfaction de voir que cela puisse être remis en cause quelques jours plus tard", a conclu le club en estimant "qu'il s'agit avant tout d'une affaire interne à la LFP avec certains de ses membres".
Des membres parmi lesquels Vincent Labrune, le président de l'OM, qui a expliqué à l'AFP que "c'est une question de principe. Nous étions déjà contre cet arrangement en janvier. Nous avons voté contre lors du CA de la LFP qui a adopté cet accord."
"Nous restons cohérents et rationnels dans notre posture qui est de défendre les intérêts de l'OM. Maintenant, je me pose la question: comment se fait-il que des clubs ont voté pour?", s'est-il interrogé.
Pas de taxe à 75% pour l'ASM
Les sept présidents, "surpris par le caractère précipité et peu transparent de cet accord, qui sur le fond méconnaît plusieurs principes de droit", jugent surtout insuffisant le montant de 50 millions d'euros du versement compensatoire.
© AFP/Remy Gabalda
L'attaquant colombien de l'AS Monaco Radamel Falcao
contrôle la balle, le 19 janvier 2014 à Toulouse
Quant au type "d'action contentieuse" pouvant être mise en place, aucune précision n'a été donnée, même si un recours devant le Conseil d'Etat ou un tribunal administratif est possible.
Le 23 janvier, le litige entre la LFP et Monaco concernant le siège social du club du Rocher avait pris fin avec cet accord entre les deux parties, l'ASM s'engageant à verser 50 millions d'euros -une somme à répartir entre les clubs professionnels- et à se désister du recours introduit devant le Conseil d'Etat.
A l'origine, en mars 2013, la LFP avait donné jusqu'à juin 2014 à l'ASM pour déménager son siège social en France, sous peine d'exclusion du Championnat. La LFP voulait ainsi régler un problème d'équité sportive, l'AS Monaco bénéficiant de gros avantages fiscaux avec un siège social implanté en Principauté.
Monaco, en conservant son siège sur le Rocher, n'est par exemple pas assujetti à la taxe à 75% sur les hauts revenus.