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"Une seule personne peut battre Blatter", a estimé jeudi Michel Platini , président de l'UEFA, pensant évidemment à lui même tout en répétant qu'être président de la Fifa n'est pas son but et qu'il est très heureux à l'UEFA.
Détendu, Platini a reçu dans un salon quatre journalistes, dont celui de l'AFP, à l'issue du Congrès de l'UEFA, à Astana. Mais il a affirmé qu'il ne dévoilerait ses intentions précises qu'après le Mondial-2014.
Q: Vous avez dit que vous dévoileriez vos intentions -vous présenter à la Fifa ou briguer un nouveau mandat à l'UEFA- après la Coupe du monde, en discutant avec les fédérations européennes. Qu'est que cela signifie dans le détail?
R: "C'est une question qui ne regarde pas seulement la Fifa, mais l'UEFA, car si le président de l'UEFA va à la Fifa, ça devient une question pour l'UEFA. C'est donc un sujet de discussion que j'aurai avec les fédérations européennes. J'ai beaucoup d'amis, ils me connaissent, je veux les écouter."
Q: Ce sera une décision personnelle ou collective ?
R: "Ce sera une décision personnelle, mais j'ai le droit d'écouter ceux autour de moi qui me soutiennent, ceux qui sont avec moi depuis dix ans. Ce n'est pas un but pour moi d'aller à la Fifa. Moi, mon but, c'était de marquer des buts mais j'ai vieilli et je suis devenu président. Je suis heureux à l'UEFA, j'aime ce que je fais, ce que j'ai fait. Le problème c'est que Sepp Blatter a dit d'abord qu'il allait se retirer. Et à ce moment, beaucoup de fédérations ont dit qu'elles penseraient à moi. Mais maintenant, vous le savez mieux que moi, on ne sait pas s'il se présentera ou pas. Ce n'est pas une question de personne, lui ou pas lui. Mais ça peut compter dans ma décision."
Q: La décision de M. Blatter compte donc pour prendre la votre ?
R: "Je donnerai ma réponse après la Coupe du monde. Il y aura une série de rencontres avec les responsables de fédérations européennes, peut-être que 99% diront: +On préfère que tu restes à l'UEFA+, ça peut aussi être un élément de réflexion."
Q: Cette consultation peut tourner au vote ?
R: "Non, non, c'est ma décision personnelle."
Q: A Astana, l'UEFA a encore innové avec la création d'une Ligue des nations, on a l'impression qu'il se passe moins de choses à la Fifa...
R: "Peut-être que si je vais à la Fifa, je pourrais avoir beaucoup d'idées aussi (rires)".
Q: Le seul candidat déclaré est Jérôme Champagne, qui a dit: Si Blatter se présente, il ne peut être battu. C'est ce que vous pensez aussi ?
R: "Une seule personne peut battre Blatter."
Q: Vous ?
R: "Oui."
Q: Avez-vous assez de soutiens en dehors de l'Europe pour ça ?
R: "Beaucoup m'ont demandé d'y aller."
Q: Et que leur répondez-vous ?
R: "Je prendrai ma décision après la Coupe du monde (rires)".
Q: La Fifa est-elle, selon vous, plus difficile à gérer que l'UEFA, car elle rassemble des personnes venues d'horizons lointains, aux philosophies si différentes ?
R: "Bien sûr. Blatter a des pressions, on lui demande plus de places à la Coupe du monde (par nombre de qualifiés par continents), plus de places au comité exécutif (par continent) et il doit faire de la politique. Ce n'est pas le même métier à l'UEFA. A moins de faire moins de politique à la Fifa et plus de foot. Mais si vous faites de la politique, à la fin, vous avez des problèmes politiques."