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La justice interne de la Fifa a ouvert leur procès et promis lundi un verdict en décembre pour Joseph Blatter et Michel Platini , avec des conséquences bien plus importantes pour le Français, empêché pour l'heure de briguer la succession du Suisse.
Pour le président de l'UEFA, 60 ans, et pour le Valaisan de 79 ans en fin de carrière, les enjeux sont bien différents: en cas de lourde peine, Platini pourrait être définitivement écarté de l'élection à la présidence de la Fifa, toujours prévue le 26 février, pour laquelle il faisait il y a encore peu de temps figure de favori.
Blatter, contraint en juin dernier, sous la pression, d'annoncer son départ prochain, avait pour dernière ambition de présider le congrès extraordinaire électif à Zurich.
Il est reproché à Platini d'avoir reçu en 2011 un paiement suspect de 1,8 M EUR de Blatter pour un travail de conseiller achevé en 2002. Blatter est également inquiété pour un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa, accordé au sulfureux Jack Warner, ancien patron de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF). La justice suisse s'intéresse aussi aux deux hommes: Platini a été entendu comme témoin assisté tandis que Blatter a été mis en examen.
Selon des sources proches de la commission d'éthique, soit la justice interne de la Fifa, Platini comme Blatter risquent une suspension comprise entre 5 et 7 ans.
- Course contre le temps de Platini -
Récemment, cet organe a suspendu pour six ans le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la Fifa, pour des infractions dans le cadre de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
La chambre de jugement de la commission d'éthique, présidée par le magistrat allemand Hans-Joachim Eckert, va se prononcer sur la base des conclusions et des réquisitions qui lui ont été transmises samedi par la chambre d'instruction. Les avocats de Platini et de Blatter pourront soumettre "leurs positions notamment toute preuve en lien avec le rapport de la chambre d'investigation".
Platini comme Blatter peuvent également "demander à être entendus", a précisé la commission d'éthique dans son communiqué. Samedi, Me Thibaud d'Alès, avocat de Michel Platini , avait de nouveau vivement dénoncé auprès de l'AFP le timing de la justice interne de la Fifa, estimant qu'il n'y avait "plus aucune crédibilité" à accorder à l'institution.
"C'est burlesque, avait-il jugé. Cela pourrait prêter à rire si on ne parlait pas de l'avenir de la plus grosse institution non gouvernementale du monde".
Platini attend une décision rapide car il est encore officiellement en course pour l'élection à la présidence de la Fifa. Mais le temps ne joue pas pour lui car, depuis le 26 octobre et la clôture des candidatures, il n'a pas pu mener campagne.
- "S'il revient, je reviens aussi" -
Face à lui, les cinq autres candidats, le prince jordanien Ali, le cheikh Salman (Bahreïn), l'Italo-Suisse Gianni Infantino (N.2 de l'UEFA), le Sud-Africain Tokyo Sexwale et le Français Jérôme Champagne occupent largement le terrain.
Blatter, récemment victime d'ennuis de santé, avait été réélu pour un 5e mandat le 29 mai, avant de renoncer dès le 2 juin, devant l'avalanche de scandales de corruption à grande échelle cernant son instance.
Dans un entretien à la télévision suisse RTS qui doit être diffusé mercredi, le Suisse affirme une fois de plus qu'il existait un contrat, certes oral, entre lui et Platini, qu'il a qualifié d'homme "honnête".
"Il y a un contrat, même dans les règlements de la Fifa c'est marqué, un contrat peut se faire soit par écrit soit oralement, c'est un contrat oral, un contrat de travail".
A la question de savoir si l'ancien numéro 10 de l'équipe de France, longtemps son successeur désigné, ferait un bon président de la Fifa, le Valaisan a répondu "oui". "S'il revient, il sera élu", a affirmé le président démissionnaire avant d'ajouter dans un sourire, "et puis s'il revient, je reviens aussi".