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L'avocat suisse François Carrard, qui avait déjà été appelé à la rescousse par le CIO en 2000, a été nommé mardi à la tête d'un comité de réformes de la Fifa finalement composé de 15 personnes.
"Nous pensons que le docteur Carrard est la bonne personne pour faire avancer le processus de réformes en tant que président indépendant, avec un bilan éprouvé dans les réformes de gouvernance", a déclaré le président démissionnaire de la Fifa, Joseph Blatter.
Carrard, âgé de 77 ans, avait été le coordinateur du comité de réformes du Comité international olympique (CIO) en 2000, après le scandale concernant l'attribution des jeux Olympiques d'hiver à Salt Lake City (2002).
Dans une interview par téléphone avec plusieurs médias, dont l'AFP, l'ancien directeur général du CIO (de 1989 à 2003) a pointé plusieurs "similitudes" entre la situation du CIO d'alors et celle de la Fifa.
"C'est une crise très importante, comparable à ce que j'ai connu avec le CIO de 1998 à 2000. On retrouve les accusations de corruption, des réformes structurelles à mener, les interférences du monde politique ou des sponsors... Il y a des similitudes, même si les situations sont différentes et que le monde a changé depuis 15 ans", a-t-il estimé.
- 'Restaurer la crédibilité' -
Assurant n'avoir pas été candidat au poste, François Carrard a expliqué avoir accepté parce qu'il était "important" de "trouver des réformes acceptables par tous pour restaurer la crédibilité de la Fifa". "J'ai cette expérience d'avoir déjà eu des crises sportives à gérer", a ajouté cet avocat spécialisé en droit des sociétés, banque, finances et législation du sport.
La mise en place de ce comité avait été annoncée le 20 juillet par le président démissionnaire de la Fifa Sepp Blatter, et les propositions de réformes seront soumises au congrès extraordinaire électif du 26 février 2016 à Zurich, lors duquel sera élu son successeur.
Les pistes envisagées sont la limitation du cumul de mandats (Blatter est lui-même en poste depuis 1998, son 5e mandat) et un contrôle plus poussé de la probité des membres du comité exécutif.
"Je veux rester éloigné de l'élection à la présidence de la Fifa", a déclaré François Carrard, assurant n'être "candidat à aucune fonction élective". "Je veux laisser ce comité à l'écart de toute influence extérieure", a-t-il poursuivi.
- 15 membres au lieu de 11 -
Son comité sera composé de 15 membres dont le procédé de nomination peut toutefois interroger quant à la résistance du comité aux influences extérieures. Chacune des six confédérations composant la Fifa (CAF, Concacaf, Conmebol, OFC, AFC, UEFA) a nommé deux membres, et les partenaires commerciaux de la Fifa, deux autres.
Si le nom de ces derniers n'a pas encore été rendu public, la liste des 12 autres membres a été publiée mardi par la Fifa, avec comme représentants de l'UEFA son secrétaire général, Gianni Infantino, et son directeur des affaires juridiques, Alasdair Bell.
Or, selon un ancien responsable de la Fifa parlant fin juillet à l'AFP sous couvert de l'anonymat, "pratiquement tous les présidents de confédération ont des raisons de vouloir édulcorer ces réformes."
"En tant que président indépendant, je m'engage à produire le nécessaire paquet de réformes, en travaillant avec les représentants au sein du football et de la société civile", a martelé François Carrard, précisant que la première réunion de son comité serait programmée vers la mi-septembre.
Interrogé sur ses chances de réussite et sa marge de manoeuvre, il a demandé à ce que son travail soit jugé à la fin du processus, et assuré qu'il avait demandé et obtenu de désigner un "conseil consultatif indépendant pour soutenir le travail du comité".
Deux personnalités indépendantes appelées au chevet de la Fifa par le passé, l'ancien procureur de New York Michael Garcia et le professeur de droit Mark Pieth, ont avant lui échoué à réformer l'organisation en pleine tourmente judiciaire. "Ce sera un challenge mais il faudra voir le résultat en février", a prévenu François Carrard.