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Calme et déterminé, le Prince jordanien Ali bin Al Hussein, dit Prince Ali, joue la carte de la jeunesse et de la transparence pour tenter de déboulonner Joseph Blatter, président de la Fifa en exercice depuis 1998 et qui brigue un cinquième mandat à 79 ans.
Agé de 39 ans, ce demi-frère du roi Abdallah II, qui a le rang de général dans l'armée jordanienne, bénéficie dans les milieux sportifs internationaux d'une image positive, celle d'un homme modeste et travailleur.
Marié depuis 2004 à l'ex-journaliste algérienne Rym Brahimi, le Prince Ali, père d'une fille et un garçon, est, selon son entourage, "déterminé à tenter sa chance jusqu'au bout et n'a envisagé à aucun moment le retrait de sa candidature" face à "Sepp" Blatter, pourtant donné favori.
Vice-président de la Fifa pour l'Asie depuis 2011, il dirige également depuis 1999 la Fédération jordanienne de football.
En annonçant sa candidature, le Prince Ali a expliqué vouloir redorer le blason de la Fifa, éclaboussée par les polémiques et les affaires en tout genre.
Le football mondial "mérite une gouvernance de classe mondiale" et la Fifa doit être "une organisation de service et un modèle d'éthique", martèle-t-il, éreintant implicitement la gestion controversée de Blatter, entré à la Fifa il y a 40 ans.
- Maradona et Platini le soutiennent -
Le Jordanien, qui a rasé récemment sa barbe naissante, a des appuis de choix sur la planète du ballon rond. Lors d'un salon autour du football asiatique en Jordanie, il avait ainsi convié un de ses partisans, l'ex-star Diego Maradona . Lundi, il a reçu par voie de presse un soutien de poids, celui de Michel Platini , président de l'UEFA.
Le credo de sa campagne fut l'intégrité. "Nous devons être plus ouverts, plus transparents dans la façon avec laquelle nous faisons les choses. Il n'y a rien à cacher à mon avis et il ne faut pas qu'il y en ait", plaide-t-il sans cesse.
Celui qui enchaîne les pauses cigarettes pendant les travaux du comité exécutif à la Fifa, à Zurich, a diffusé lundi une vidéo électorale où il s'exprime depuis son bureau, où trône une photo de son père, feu le roi Hussein. Le Prince Ali est né d'un troisième mariage, avec la reine Alia, une Jordanienne d'origine palestinienne tuée dans un accident d'hélicoptère en 1977, deux ans après sa naissance.
Dans ce spot, les images de matches de foot d'enfants et féminines abondent. Depuis 2012, le prince a en effet créé le projet de développement du football asiatique (AFDP, à but non lucratif) qui a pour mission de développer le jeu à travers l'Asie, en particulier auprès des jeunes, et de valoriser la place des femmes.
L'AFDP a notamment mené, avec succès, la campagne pour lever l'interdiction faite aux femmes voilées de jouer. A son crédit également, la proposition -acceptée- d'augmenter le nombre de pays participant à la Ligue des Champions d'Asie.
- Amateur de lutte gréco-romaine -
Le Prince Ali se présente comme "un fervent partisan du football féminin". "Je suis déterminé à aborder toutes les questions pertinentes afin de veiller à ce que toutes les filles et les femmes puissent jouer ce beau jeu à travers le continent (asiatique)", déclarait-il dès 2011.
Le cursus du prince est riche d'études aux Etats-Unis, où il a obtenu en 1993 un diplôme de la Salisbury School, au Connecticut.
Comme la plupart des membres de la famille royale de Jordanie, il a ensuite rejoint l'Académie militaire royale de Sandhurst en Grande-Bretagne, dont il est sorti en 1994.
Lui qui a servi comme chef de la sécurité spéciale du roi, de 1999 à 2008, a grandi dans une famille qui baigne dans le milieu sportif. Sa soeur, la Princesse Haya, a brigué deux mandats à la Fédération équestre internationale (FEI). Son demi-frère, le Prince Faiçal bin Al Hussein, est quant à lui membre du Comité international olympique.
Le Prince Ali, amateur de lutte gréco-romaine, doit maintenant gérer son plus grand combat, vendredi lors de l'élection présidentielle Fifa, à Zurich, face à un redoutable adversaire: "Sepp" Blatter.