Happy Birthday : |
Les deux personnages les plus puissants de la planète foot sont suspendus, mais plus que jamais présents par voie de presse: Michel Platini s'est montré très combatif mercredi, tandis que Sepp Blatter a encore défrayé la chronique à coups de déclarations polémiques.
L'actualité autour de l'instance suprême du ballon rond a tourné aussi autour de David Nakhid, déjà éliminé de la course à la présidence de la Fifa, et du N.2 de l'UEFA, Gianni Infantino, qui avance ses pions en courtisant l'Afrique pour briguer le poste de patron du foot mondial.
. Platini ne lâche rien
Platini s'est donc dit "le plus à même de diriger le football mondial" dans un entretien à paraître jeudi dans le quotidien suisse Le Matin, et ce malgré sa suspension de 90 jours pour ce versement controversé de 1,8 M EUR entre Sepp Blatter et lui.
"On veut m'empêcher de me présenter car on sait que j'ai toutes les chances de gagner" la présidence de la Fifa, plaide l'ancien N.10 dans un extrait de cet entretien publié mercredi soir sur le site internet du quotidien suisse.
"Je suis le seul à avoir une vision transversale du football", martèle le président de l'UEFA: "J'ai été joueur, entraîneur de l'équipe de France, dirigeant de club avec Nancy, organisateur d'une Coupe du Monde et, aujourd'hui, patron de la plus puissante confédération, un parcours que j'ai accompli avec honnêteté".
. Le show Blatter irrite l'Angleterre
Interrogé par l'agence russe Tass, Blatter, président démissionnaire de la Fifa, s'est lâché comme rarement, comme quand il parle de Poutine et lui à la 3e personne en expliquant que "Vladimir Vladimirovich est un bon ami de Joseph Josephovich".
Mais le Suisse a également laissé entendre que le Mondial 2018 aurait été attribué avant même le vote: "En 2010, nous avions pris une double décision, nous nous étions mis d'accord pour aller en Russie (2018). Et en 2022 (Qatar finalement lauréat), nous reviendrions aux Etats-Unis. Ainsi nous aurions les Coupes du monde dans les deux plus grandes puissances".
Greg Dyke, le président de la fédération anglaise, candidate déçue au Mondial-2018, a déclaré vouloir enquêter sur cet "accord". Et pourquoi pas récupérer les 2,9 millions d'euros d'argent public engloutis dans cette candidature malheureuse (29,1 millions d'euros au total).
Le mot de la fin de Blatter ? "Si Dieu est avec moi, j'espère être de retour comme président de la Fifa pour, au moins, conduire le Congrès (électif du 26 février). C'est mon rêve".
Toujours au rayon affaires, en Allemagne, le ministère de l'intérieur a décidé d'enquêter sur les suspicions de caisse noire à disposition du comité allemand de candidature pour l'organisation du Mondial-2006.
. Au revoir, Nakhid
Les chances de Nakhid étaient nulles et son absence ne changera pas la face de l'élection du 26 février à Zurich.
Chaque candidat doit se prévaloir au minimum de cinq parrainages de fédérations affiliées à la Fifa (209 au total). Or, un de ses cinq soutiens (les Iles Vierges américaines, selon Nakhid) s'était déjà engagé précédemment pour un autre candidat, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la Fifa. La règle du premier arrivé, premier servi, a donc été fatale à l'ancien joueur des Grasshoppers Zurich.
Furieux d'avoir été abusé par un "autre candidat" qu'il dit ne pas avoir identifié, il a fait appel et a dénoncé auprès de l'AFP un "coup tordu".
Il n'y a donc plus que sept candidatures enregistrées officiellement par la Fifa, avec, par ordre alphabétique, le Prince Ali, Musa Bility, Jérôme Champagne, Gianni Infantino, Platini, le Cheikh Salman et Tokyo Sexwale.
Le cas Platini est particulier: son dossier est pour l'instant pris en compte, mais gelé le temps de sa suspension jusqu'au 5 janvier.
. Infantino drague l'Afrique
Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA, est lui tout de suite parti en campagne. Poussé par l'instance européenne, qui ne croit visiblement plus aux chances de Platini, il s'est rendu dès mercredi au siège de la Confédération africaine de foot (CAF) au Caire, en Egypte.
Car comme le dit un connaisseur de la Fifa, "on ne gagne pas une élection à la présidence de la Fifa sans l'Afrique".
D'ailleurs, la CAF a confirmé avoir reçu ces derniers jours quatre candidats: Infantino, donc, Cheikh Salman, le prince Ali et Tokyo Sexwale.
Ce sont les 209 fédérations qui votent, sur le principe d'une voix chacune. Et l'Afrique est le plus gros réservoir de voix, avec 54 représentants, devant l'UEFA (53 car la Fifa ne reconnaît pas la 54e fédération, Gibraltar), l'Asie (46), la Concafaf (Amérique du nord, centrale et Caraïbes, soit 35 voix), l'Océanie (11) et l'Amérique du sud (10).
Pour l'heure, l'Afrique n'a pas désigné son champion, la CAF expliquant mercredi se donner "tout le temps nécessaire pour se prononcer".