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Le temps presse maintenant pour Michel Platini , président de l'UEFA suspendu 90 jours, pour sauver sa candidature à la présidentielle Fifa: le triple Ballon d'Or va déposer son appel auprès de la chambre de recours de l'instance mondiale du foot, alors que le dépôt officiel des candidatures se clôt le 26 octobre.
. Appel bientôt formalisé
Dès sa suspension rendue publique jeudi, Platini l'a qualifiée de "farce" annonçant qu'il allait se consacrer "à faire triompher (s)a bonne foi" et "à faire valoir (s)on bon droit devant les juridictions compétentes".
Cela commencera par un appel devant la chambre de recours de la Fifa, qui sera formalisé au plus tard samedi, selon son entourage. En cas de rejet de son appel, l'ancien capitaine des Bleus pourra se tourner ensuite vers le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne.
Ce n'est qu'une partie du problème pour l'ancien joueur de la Juventus, qui a envoyé jeudi matin à la Fifa les parrainages (au minimum cinq fédérations affiliées à la Fifa) nécessaires pour déposer sa candidature.
Cette dernière n'a en effet pas été écartée de facto par sa suspension de 90 jours à titre conservatoire, infligée en raison du paiement, suspect au regard de la justice suisse, de 1,8 M EUR effectué par Blatter à son intention.
Mais celui qui fut révélé comme joueur à Nancy devra se soumettre à une enquête d'intégrité de la commission électorale, menée par la même commission d'éthique de la Fifa qui vient de le suspendre... Difficile de l'imaginer se déjuger.
Un porte-parole du comité d'éthique de la Fifa a indiqué vendredi à l'AFP que Platini a été entendu le 1er octobre, une semaine avant sa suspension, par Vanessa Allard (Trinité et Tobago), membre de la chambre d'investigation de la commission d'éthique de la Fifa. L'entourage du Français a indiqué qu'il n'avait en revanche pas été entendu par la chambre de jugement, celle qui a prononcé la suspension.
. 'Problème complexe et douloureux'
La suspension de Platini a évidemment provoqué un choc au sein de l'Union européenne du foot. "La suspension temporaire de 90 jours infligée à Michel Platini rend le problème (de la crise des instances) encore plus complexe et douloureux", commente ainsi vendredi la fédération néerlandaise de football (KNVB), qui "a soutenu sa candidature pour succéder à Blatter".
La KNVB attend maintenant une réunion en interne -- avant de rencontrer les autres fédérations européennes au siège de l'UEFA à Nyon jeudi prochain -- pour en dire davantage. La fédération Oranje réitère la position de son président Michael van Praag (qui s'était retiré de la dernière présidentielle Fifa), qui veut une "nouvelle Fifa, transparente et fiable".
Les débats seront peut-être agités à Nyon la semaine prochaine. Le président de la Fédération allemande de foot, Wolfgang Niersbach, avait demandé dès jeudi à Platini "de juger s'il peut maintenir sa candidature avec cette lourde charge (la suspension)". Platini ne lui répondra pas en personne, bien sûr, puisqu'il est suspendu.
Jeudi, la fédération anglaise avait redit son soutien à Platini dans un communiqué. Mais Greg Dyke, président de la FA, a été plus nuancé oralement: "si la commission d'éthique (de la Fifa) arrive à la conclusion que M. Platini ne s'est pas conduit correctement, alors la fédération anglaise ne le soutiendra pas".
. Soutien français
En France, évidemment, les acteurs du foot sont montés au créneau pour défendre Platini. "Je n'arrive pas à imaginer que ce qui pourrait lui être reproché soit de la même nature que ce qui a été reproché à d'autres. Je connais parfaitement bien Michel Platini et je peux dire que son intégrité est toujours d'actualité", a ainsi déclaré Jean-Michel Aulas, président du club de Lyon et membre du bureau de l'Association européenne des clubs de football (ECA).
Gérard Houllier, ancien entraîneur de Liverpool et aujourd'hui consultant pour la Fifa, a dénoncé sur la radio RTL: "C'est un traquenard". "Je pense que (Platini) va réussir à prouver de toute façon qu'il n'a rien à voir avec toutes les allégations contre lui actuellement. Il a probablement contre lui le timing de son paiement qui lui était dû (effectué en 2011 pour un travail de conseiller de Blatter qui s'est arrêté en 2002)", ajoute l'ex-coach du PSG, avant de conclure: "si son élection est autorisée, je suis sûr qu'il sera élu".