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Le Suisse Michel Zen Ruffinen, ex-secrétaire général de la Fifa, "n'exclut pas" d'y revenir dans le cadre "pourquoi pas" d'un tandem avec Michel Platini , a-t-il indiqué jeudi dans un entretien accordé à l'AFP.
"Depuis ce qui s'est passé, on me pose la question de savoir si je serais intéressé par un retour à la Fifa. Oui, dans certaines conditions", a expliqué M. Zen Ruffinen, secrétaire général de la fédération internationale de 1998 à 2002.
"Je n'exclus pas d'y retourner, mais il faut savoir qui dirige l'organisation et s'il a la volonté d'y mettre de l'ordre", a encore indiqué celui qui avait dénoncé des conflits d'intérêt à la Fifa avant d'en démissionner.
"Sur le principe, cela m'intéresse. J'ai l'âge idéal (56 ans, NDLR) pour y passer encore une bonne dizaine d'années, je connais bien l'institution, ce sont des choses qui pourraient m'intéresser".
Ébranlée par un vaste scandale de corruption présumée, la Fifa doit élire un nouveau président lors d'un congrès extraordinaire prévu entre décembre et février prochain. Sepp Blatter qui a annoncé son départ quelques jours après sa réélection pour un 5e mandat de président, restera en poste jusqu'à ce congrès électif.
Interrogé sur un possible tandem Michel Platini (actuel président de l'UEFA), au poste de président et Zen Ruffinen à celui de secrétaire général, ce dernier répond: "Pourquoi pas, mais il faut voir qui prendra le leadership. Il faut qu'il y ait une rupture, mais cela dépend du type de successeur qui va arriver. Certaines réformes de base, la Fifa va être obligée de les mener, sans cela elle va perdre de gros sponsors".
M. Zen Ruffinen, avocat de formation et qui a connu plusieurs postes à la Fifa où il a passé au total 16 ans, "réfléchit depuis un moment aux réformes à mener. D'abord, je changerai le statut juridique de l'organisation, ce qui nécessite une réflexion approfondie".
"Il ne faudrait plus que ce soit une association, il faut créer une structure, sur le modèle de ce qui existe en France avec la Société anonyme à objet sportif. On devrait s'inspirer de ce modèle", ajoute-t-il.
"Il faut une structure dans laquelle les personnes qui dirigent soient soumises à des règles de contrôle plus strictes, comme les règles des administrateurs de sociétés suisses, qui sont très sévères, alors que dans les organisations sportives, ils font ce qu'ils veulent", ajoute M. Zen Ruffinen.
Autre réforme envisageable, "conserver le principe d'un pays une voix, mais, selon un modèle bicaméral, créer une deuxième chambre qui pour certaines décisions donnerait plus de pouvoir aux fédérations les plus grandes".
Pour proposer ces réformes, M. Zen Ruffinen suggère la constitution d'une sorte de comité d'experts, composé de personnalités "extérieures à la Fifa et qui n'ont plus rien à gagner ni au niveau financier ni au niveau notoriété, mais qui sont des exemples de probité".
La Fifa pourrait en cela s'inspirer de ce qu'avait fait le Comité international olympique en 1999, en pleine crise de corruption, en faisant appel à des personnalités indépendantes, comme l'avocat français Robert Badinter.