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Une présentation des réformes censées redonner de la crédibilité à la Fifa figure au menu du comité exécutif réuni mercredi et jeudi à Zurich, sur lequel planera l'ombre de Michel Platini , toujours candidat à la présidence mais dont le sort est de plus en plus incertain.
A moins de trois mois du congrès extraordinaire du 26 février, lors duquel doit être élu le successeur de Joseph Blatter, suspendu tout comme Platini, cette réunion du gouvernement du foot mondial revêt une importance capitale pour l'avenir d'une fédération en pleine crise.
L'avocat François Carrard y présentera les réformes suggérées par la commission qu'il préside et qui seront soumises au vote des 209 fédérations composant la Fifa au congrès de février.
Mais avant cela, le Comité exécutif, sous la présidence du président par intérim Issa Hayatou, a encore le pouvoir de les amender.
"Si le Comité exécutif adopte ces propositions très vite, cela signifie que leur contenu est insuffisant et ne réformera pas grand-chose", a confié à l'AFP un cadre de la Fifa. "Si, en revanche, il y a débat, c'est bon signe". Parmi les réformes qui devraient être proposées figurent la limitation à 12 ans des mandats cumulés du président et à 74 ans l'âge maximum, un contrôle de l'intégrité des membres du comité exécutif, la publication de la rémunération du président et des membres du gouvernement du football mondial ou encore un rééquilibrage du pouvoir du comité exécutif.
Les principaux parraineurs ont, d'ailleurs, adressé mardi une lettre ouverte à la Fifa pour lui demander que son processus de réforme soit supervisé par une entité indépendante. "Nous sommes conscients du travail positif réalisé par la commission des réformes, mais nous croyons que toutes les réformes doivent être supervisées de façon indépendante", ont écrit dans cette lettre ouverte Coca Cola, McDonald's, Visa, AB Inbev et Adidas.
En déplacement en Inde, Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA et un des candidats à la présidence, a promis dimanche de mettre en oeuvre les réformes "dès le premier jour", s'il est élu.
- Le 26 février dans les têtes -
"Dès le premier jour, le 27 février, il faut commencer à mettre en oeuvre les réformes, et en le faisant tous les jours à l'UEFA, je sais ce que cela veut dire - une bonne gouvernance, la transparence financière, des structures de changement sont dans le projet", a déclaré M. Infantino qui sait de quoi il parle puisqu'il est membre de la commission des réformes de la Fifa.
Sa présence au sein de cette commission alors même qu'il est candidat fait du reste grincer certaines dents. "Il aurait dû démissionner de cette commission, il y a conflit d'intérêt", estime ainsi un responsable de la Fifa.
Ce "think tank" est composé de 12 membres nommés par les confédérations et issus pour la plupart du monde du football, dont M. Infantino mais aussi le cheikh Ahmad du Koweït, membre du Comité exécutif.
Même absent car suspendu à titre provisoire pour 90 jours, Michel Platini devrait être largement présent dans les débats durant lesquels un point sera fait sur les préparatifs du congrès du 26 février à Zurich.
Le président de l'UEFA, vice-président de la Fifa, attend désormais le verdict de la commission d'éthique alors que la chambre d'instruction a réclamé à son encontre ni plus ni moins qu'une suspension à vie, en raison d'un paiement controversé de 1,8 million d'euros reçu de Sepp Blatter. Cette décision, encore susceptible d'appel, pourrait cependant sceller définitivement son sort et l'écarter de la course à la présidence pour laquelle cinq candidats resteraient alors en lice: le Prince Ali de Jordanie, le cheikh Salman du Bahreïn, Gianni Infantino, le Français Jérôme Champagne et le Sud-Africain Tokyo Sexwale.