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Joseph Blatter et Michel Platini , dont les appels ont été rejetés mercredi, restent suspendus provisoirement jusqu'au 5 janvier, ce qui empêche l'ancien capitaine des Bleus de mener campagne pour la présidence de la Fifa et fragilise sa candidature, déjà gelée.
Dans le camp Platini, le ton change, se fait plus offensif. "Jusqu'ici Michel Platini a toujours voulu se montrer respectueux des procédures internes à suivre à la Fifa. Mais là, quand on vous démontre qu'on se moque de vous... On va arrêter l'angélisme", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Thibaud d'Alès, qui avait saisi le Comité d'appel de la Fifa le 10 octobre.
"Il y a une volonté de perturber et de retarder la campagne pour la présidence à la Fifa de Michel Platini . C'était assez subtil jusqu'ici, là c'est comme le nez au milieu de la figure. Ou alors c'est une incompétence au-delà de l'imaginable", proteste encore ce membre du cabinet Clifford Chance à Paris.
Le temps presse. L'élection est toujours prévue le 26 février à Zurich. La candidature de l'ancien joueur vedette de la Juventus n'a pas été écartée de facto par sa suspension de 90 jours prononcée par la Commission d'éthique de la Fifa le 8 octobre pour un paiement controversé de 1,8 millions d'euros reçu de Blatter en 2011 pour un travail de conseiller achevé en 2002. Mais elle est pour l'heure gelée jusqu'à la levée ou l'expiration de sa sanction.
- Décision sur le fond redoutée -
Et les obstacles sont nombreux sur la route piégée du candidat Platini. L'ex-triple Ballon d'or se tourne désormais vers le Tribunal arbitral du sport (TAS), basé à Lausanne, pour interjeter un nouvel appel. Mais il reste à la merci d'une autre décision de la commission d'éthique de la Fifa. Car cette dernière instance doit toujours trancher sur le fond, ce qu'elle n'a pas encore fait.
Une source proche de la commission d'éthique a indiqué à l'AFP que la décision sur le fond "devrait être prise avant Noël", ce qui n'arrangera pas vraiment le timing de Platini.
Me D'Alès ne se fait guère d'illusions sur la nature du verdict: "Ce sont les mêmes juges qui ont pris la décision sur la suspension provisoire qui vont trancher sur le fond". Mais pas question de baisser les bras: " Michel Platini est déterminé à faire la preuve de sa bonne foi et de son innocence. Nous sommes prêts à cet autre combat".
Interdit de toute activité liée au football, le Français, âgé de 60 ans, ne peut mener campagne. Et en son absence, elle bat son plein. Jeudi dernier, la commission électorale ad-hoc de la Fifa a validé cinq candidatures, sur des critères d'intégrité.
- Infantino drague l'Afrique -
Le quintet des prétendants se compose du prince Ali de Jordanie, unique adversaire de Blatter lors de l'élection de mai dernier, le cheikh Salman (Bahreïn), président de la Confédération asiatique, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, l'Italo-Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA et le Sud-Africain Tokyo Sexwale, qui n'exerce aucune haute responsabilité dans le football.
Infantino répète dans la presse qu'il constitue "le plan B" de Platini au cas où ce dernier ne pourrait se présenter dans les temps. Mais en attendant, le juriste (45 ans) est un candidat à part entière.
Très actif, il a ciblé le plus gros réservoir électoral de la Fifa: l'Afrique et ses 54 voix, sur les 209 votants qui sont les fédérations affiliées à la Fifa. En comparaison, l'UEFA n'en compte que 53, car Gibraltar n'est pas reconnu par la Fifa.
Mardi, le N.2 de l'UEFA a posté une photo où il pose en compagnie du président de la fédération algérienne Mohamed Raouraoua sur son compte Twitter (@Gianni_2016).
Pour Blatter, 79 ans, les conséquences de sa suspension sont moins fâcheuses. Réélu le 29 mai pour un 5e mandat, le Suisse a rendu les armes le 2 juin, sous la pression des affaires de corruption présumée à grande échelle cernant son institution.
Son ambition se limitait à rester en poste jusqu'au 26 février et la désignation de son successeur. Par la voix de ses avocats Blatter s'est dit "déçu", déterminé "à laver sa réputation", à continuer "ses appels", mais ne mentionne jamais le TAS.