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Le président de la Fédération allemande de football (DFB), Wolfgang Niersbach, a lancé mercredi une campagne de réformes nécessaires pour redorer le blason de la Fifa, touchée par un vaste scandale de corruption, dans une lettre ouverte aux quelques 6,8 millions de membres de son organisation.
Niersbach y présente un agenda de réformes en 10 points, dont la nécessité de remplacer au plus vite le président démissionnaire Joseph Blatter, qui a des allures de programme de candidature à la présidence de la Fifa même si le patron de la DFB a jusqu'à présent réfuté une telle intention.
Le premier des dix points: "le changement à la tête de la Fifa". Pour Niersbach, "il faut qu'un nouveau président soit choisi rapidement lors d'un congrès extraordinaire" pour donner "un nouveau départ" à l'organisation mondiale.
Il insiste sur la nécessité d'avoir "plus de contrôle, plus de transparence". "Il faut de la fiabilité, du sérieux et de la responsabilité", souligne-t-il, réclamant que la Fifa "coopère totalement avec les enquêtes" en cours des autorités américaines et suisses.
Fin mai, la justice américaine a inculpé 14 dirigeants et partenaires de la Fifa, dans une vaste affaire de corruption remontant jusqu'aux années 1990. Sept d'entre eux ont été arrêtés en Suisse le 27 mai, dont le président de la Concacaf (Confédération d'Amérique du nord, centrale et des Caraïbes) Jeffrey Webb et un membre de son comité exécutif, Eduardo Li, démis depuis de leurs fonctions.
Le tout nouveau membre du Comité exécutif de la Fifa appelle à des contrôles plus serrés de l'utilisation de l'argent afin que celui-ci ne soit pas "utilisé à l'enrichissement personnel mais qu'il bénéficie seulement au football".
Alors que les autorités suisses enquêtent sur l'attribution des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar, Niersbach estime qu'il "faut développer une procédure plus transparente" pour les prochaines éditions.
Il souligne la nécessité de tenir compte des "droits de l'Homme" à travers des valeurs telles "la liberté d'expression, de la presse, la protection des minorités, la tolérance, le respect" et en garantissant "les droits des travailleurs et leur sécurité".
Dans le cas des affaires des attributions de Mondiaux du passé, l'ancien journaliste insiste à nouveau sur le fait que la candidature de l'Allemagne pour le Mondial-2006 s'est faite au terme d'une "procédure propre".
Le patron de la DFB s'interroge aussi sur la possibilité d'ajuster le système actuel de vote "un pays, une voix" au sein des 209 fédérations membres de la Fifa.
"Sur le principe, je suis pour cette forme de participation démocratique mais je n'écarte pas l'idée de prendre un peu en compte la taille et l'importance des fédérations".
Niersbach prône la mise en place d'agenda de réformes en prenant l'exemple de l'Agenda 2020 du CIO dirigé par son compatriote Thomas Bach.